C'est un des
poèmes plutôt méconnus de
Victor Hugo, parce que les longs
poèmes narratifs ne sont pas une forme d'expression à la mode, et surtout parce qu'il n'a jamais été fini.
On voit la chute de Satan, qui crée en tombant les figures les plus noires de la Bible. Caïn tue Abel en le frappant avec le fer, le bois et la pierre. le fer devient le glaive et la guerre, et on a une longue session sur Nemrod et son désir de mettre à feu et à sang la terre et le ciel. le bois devient le gibet au sens général, et on a une longue partie sur la crucifixion de Jésus. La pierre devient la prison.
Mais une seule des plumes de Lucifer n'est pas tombée, et devient l'Ange de la Liberté, et entreprend de racheter son père en faisant du bien au nom de la révolte. Si le livre avait été fini,
elle aurait réussi à racheter son père, au cours d'une quête incluant la prise de la Bastille (la prison, donc, la troisième arme de Caïn). On va dire que
Victor Hugo a des thèmes récurrents qu'il aime bien.
J'aime beaucoup. J'aime les alexandrins de Hugo en général, c'est très adapté à l'épopée. Mais j'aime aussi ce qu'il fait avec le mythe de Satan - les passages où il n'arrive pas à détester Dieu sont particulièrement touchants. J'adore le concept de l'ange de la liberté. Par contre, sa version de Lilith est loin d'être ma préférée.
Je regrette beaucoup que cela n'ait pas de fin, même si cela permet d'entourer le livre d'une aura de mystère (et heureusement, grâce aux extraits, cela n'empêche pas de savoir comment cela finit).
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