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Critique de Dez54


Les différentes pièces du puzzle s'assemblent enfin ! Formidable et agaçant, troisième et dernière partie d'un roman de plus de 1200 pages, ce livre de Victor Hugo est consacré pour près de ses deux premiers tiers à nous raconter l'insurrection de juin 1832 où les personnages du roman vont se rejoindre et interagir au coeur de cette révolution manquée. La suite est une sorte de long épilogue aux Misérables.


Ce roman est celui qui fait sans doute le plus la part belle à l'action et à L Histoire surtout sur sa première partie où sont décrites les courtes mais intenses journées d'émeutes qui secouent Paris. C'est aussi le livre où les principaux personnages du romans vont achever leurs mutations.


Les personnages, parlons-en ! Je dois bien avouer que je ne suis pas un grand fan de la plupart des personnages des Misérables. Peut-être justement parce que ce ne sont pas des personnages à part entière mais avant tout des symboles. Je dois même dire que Cosette et Marius, personnages aussi bons que fades et niais m'agacent particulièrement. J'apprécie bien davantage Éponine Thénardier (à mon avis, le seul personnage féminin avec une vraie envergure) ou encore l'inflexible Javert qui sort superbement du roman. Si les personnages sont souvent caricaturaux, accordons à l'auteur qu'il les fait évoluer : le plus représentatif en cela est évidemment Jean Valjean qui, dans ce livre, finit par se débarrasser de ses secrets et de toute jalousie égoïste pour quasiment se transfigurer en un Christ des temps modernes, altruiste, généreux et honnête.


Pour le style, Hugo fait du Hugo et il ne faut pas s'attendre à autre chose. Comme pour le reste du roman on a droit à des passages grandioses (L'ambiance des barricades et la sortie de Gavroche, la fin de Javert) à de longues digressions (l'histoire du cabaret Corinthe) et à quelques passages moralisateurs comme quand Hugo nous apprend aux alentours de la page 90 la différence entre une (bonne) insurrection et une (mauvaise) émeute. Autre particularité du style de l'auteur, il réussit à alterner les registres entre une langue bourgeoise et soutenue et un argot populaire et très imagé.


Si l'oeuvre a donc, pour moi, quelques défauts, on finit par pardonner à ce roman unique par ce qu'il nous plonge dans son histoire et dans L Histoire avec un grand H et que l'on retient notre souffle. L'intrigue avance tambour battant, Victor Hugo n'hésitant pas à sacrifier quelques-uns de ses personnages et les révélations (parfois connues du lecteur mais pas des personnages) succèdent aux rebondissements. Comme souvent, Hugo brade un peu de vraisemblance (il est vrai que les personnages, tous liés entre eux se croisent et se recroisent comme si Paris était un village de 200 habitants !) pour sublimer les situations tragiques ou pathétiques mais on finit par l'en remercier car il le fait avec une grande habilité et pour le plaisir du lecteur.


Un livre qui, s'il n'est pas dépourvu de défauts, conclu assez brillamment l'oeuvre unique qu'est Les Misérables.
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