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Critique de Sharon


Sharon
17 décembre 2021
Nous sommes dans une commune sans histoire, véritablement sans histoire. Et pourtant…. Un homme de 90 ans est assassiné. 90 ans ! Qui a bien pu vouloir assassiner un homme qui n'avait que très peu de temps à vivre – déduction extrêmement simple, même pour une personne qui n'aurait pas su que la maladie l'avait condamné à brève échéance. Il ne s'agit pas d'un cambriolage qui aurait mal tourné : rien n'a disparu, d'ailleurs, rien n'était réellement digne d'intérêt pour un cambrioleur. Alors qui ?

Parallèlement, une tombe est retrouvée profanée au cimetière. Une seule tombe. Il ne s'agit pas d'une profanation ordinaire. Un seul mot est écrit : assassin. Au singulier. Preuve d'une seule des deux personnes enterrées est visée. le mari ? La femme ? Les enquêteurs font très vite le lien entre les deux affaires. Les deux hommes n'avaient que quelques années d'écart, ils venaient du même village, ils ont certainement dû se connaître. Reste à trouver des personnes qui ont pu les connaître et qui sont encore vivantes, encore capables de témoigner.

Les enquêteurs ont tout de même une piste – très mince. Ils ont trouvé une lettre adressée au commissaire Baron, une lettre qui parle simplement de vengeance. Alors oui, il existe deux commissaires Baron, mais le second est trop jeune, pas assez connu pour que la missive lui soit adressée. Contacté, le commissaire Baron est étonné. Aucun des noms cités dans cette affaire ne lui dit quelque chose, aucun des visages ne lui est connu. Et pourtant, il va seconder les enquêteurs, parce que si ce message lui est adressé, c'est pour que cette enquête ne tombe pas dans l'oubli, pour que quelqu'un cherche, dans le passé des victimes, ce qui a pu amener quelqu'un à dire, à faire, en dépit du temps passé.

Il faut parfois, véritablement, chercher loin, très loin. Alors oui, la prescription existe, alors oui, voici quarante, cinquante, soixante ans, les enquêteurs ne disposaient pas des mêmes moyens pour mener à bien leur enquête. Ce qui ne change pas, cependant, c'est la volonté ou non de mener à bien une affaire. Il est tellement facile de classer une affaire. Pour réveiller le passé, il suffit que quelqu'un parle, et je suis sûre qu'il est de grandes affaires judiciaires actuelles dont les survivantes n'attendent qu'une chose : que quelqu'un parle enfin ! Et de rappeler aussi, même si cela semble contradictoire avec ce que je viens d'écrire, que garder un secret permet aussi de protéger les vivants. Parfois, on n'a peu de temps pour faire un choix, et ce choix peut, aussi étonnant que cela puisse sembler, être le bon.

Le châtiment sera bien là, même si le lecteur ne pouvait pas se douter, en ouvrant le livre, de ce qu'il adviendrait.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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