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Citations sur Voyages dans l'Amerique équinoxiale (6)

Ainsi meurent et disparaissent les races humaines ! Ainsi s'efface le bruit qui se faisait autour de leur nom ! Mais si toutes les fleurs de l'esprit se flétrissent, si le temps emporte dans ses orages les œuvres du génie créateur, toujours du sein de la terre jaillit une vie nouvelle. La nature féconde développe sans cesse ses rejetons ; elle ne s'inquiète pas de savoir si l'homme, race implacable, ne détruira pas le fruit avant sa maturité.
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Rien n'excite autant la curiosité d'un naturaliste que le récit des merveilles d'un pays auquel il est sur le point d'aborder.
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En effet, lorsque, chargé d'instruments de physique et d'astronomie, on a terminé des voyages de quelques milliers de lieues à travers les continents, on est tenté de dire, à la fin de sa carrière : heureux ceux qui voyagent sans instruments qui se brisent, sans herbiers exposés à se mouiller, sans collections d'animaux qui se dégradent ; heureux ceux qui parcourent le monde pour le voir de leurs yeux, tâcher de le comprendre, recueillir les douces émotions que fait naître l'aspect de la nature, dont les jouissances, plus simples, sont aussi plus calmes et moins sujettes à être troublées.
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Il y a là un point d'où l'on découvre un horizon merveilleux. L'œil embrasse une surface écumante qui a près de deux lieues d'étendue. Du milieu des flots s'élèvent des rochers noirs comme le fer et semblables à des tours en ruine. Chaque île, chaque pierre est ornée d'arbres qui poussent des rameaux vigoureux ; un nuage épais flotte constamment au-dessus du miroir des eaux, et, à travers cette vapeur d'écume, s'élancent les hautes cimes des palmiers Mauritia. Lorsque, le soir, les rayons ardents du soleil viennent à se briser dans le nuage humide, ces effets de lumières produisent un spectacle magique. Des arcs colorés s'évanouissent et reparaissent tour à tour ; leurs images vaporeuses flottent au gré des airs.
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Dans une pirogue si encombrée et qui n'avait pas trois pieds de large, il ne restait d'autre place, pour les plantes sèches, les malles, un sextant, la boussole d'inclinaison et les instruments météorologiques, que le dessous du treillis de branches sur lequel nous étions forcément étendus la majeure partie de la journée. Pour retirer le moindre objet d'une malle, ou pour se servir d'un instrument, il fallait aborder au rivage et débarquer. A ces incommodités se joignaient et le tourment des mosquitos qui s'accumulent sous un toit si bas et la chaleur que rayonnent les feuilles de palmiers dont la surface supérieure est continuellement exposée aux ardeurs du soleil. Nous tentions à chaque instant, et toujours sans succès, d'améliorer notre position. Tandis que l'un de nous se cachait sous un drap pour se garantir des insectes, l'autre insistait pour qu'on allumât du bois vert sous le toldo, afin de chasser les moustiques par la fumée. La douleur des yeux et l'accroissement d'une chaleur déjà si étouffante rendaient les deux moyens également impraticables. Avec quelque gaieté de caractère, avec des rapports de bienveillance mutuelle, avec un vif intérêt pour la nature majestueuse de ces grandes vallées de rivières, les voyageurs supportent facilement des maux qui deviennent habituels. Je ne suis entré dans ces détails minutieux que pour peindre la manière de naviguer sur l'Orénoque et pour prouver que, malgré notre bonne volonté, nous n'avons pu, M. Bonpland et moi, pendant cette partie du voyage, multiplier nos observations autant que l'aurait exigé l'intérêt des objets qui nous entouraient.
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En sortant du Rio Apure, nous nous trouvâmes dans un pays d'un aspect tout différent. Une immense plaine d'eau s'étendaient devant nous, comme un lac, à perte de vue. Des vagues blanchissantes se soulevaient à plusieurs pieds de hauteur par le conflit de la brise et du courant. L'air ne retentissait plus des cris perçants des hérons, des flamants et des spatules qui se portent ne longues files de l'une à l'autre rive. Nos yeux cherchaient en vain de ces oiseaux nageurs dont les ruses industrieuses varient dans chaque tribu. La nature entière paraissait moins animée. A peine reconnaissions-nous dans le creux des vagues quelques grands crocodiles fendant obliquement, à l'aide de leurs longues queues, la surface des eaux agitées. L'horizon était bordé par une ceinture de forêts ; mais nulle part ces forêts ne se prolongeaient jusqu'au lit du fleuve. De vastes plages, constamment brûlées par les ardeurs du soleil, désertes et arides comme les plages de la mer, ressemblaient de loin, par l'effet du mirage, à des mares d'eaux dormantes. Loin de fixer les limites du fleuve, ces rives sablonneuses les rendaient incertaines. Elles les rapprochaient ou les éloignaient tour à tour, selon le jeu variable des rayons infléchis.
A ces traits épars du paysage, à ce caractère de solitude et de grandeur, on reconnaît le cours de l'Orénoque, un des fleuves les plus majestueux du Nouveau Monde.
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