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Critique de OmbreetPoussiere


DES PAS DANS LA POUSSIERE est le titre du récit autobiographique de Zora Neale Hurston écrit dans en 1942 par cette Afro-Américaine qui s'avère être la première femme Noire à avoir été diplômée en Anthropologie.
Il débute au début du XXème siècle, dans une petite ville de Floride qui présente la particularité d'être composée uniquement de Noirs aussi bien en terme d'habitants que de représentants des différents pouvoirs (Mairie – Police - …..).

Contre toute attente dans cette partie du Sud, Blancs et Noirs vivent en excellents termes dans les écrits de Zora Neale et la couleur de sa peau ne lui posera – à priori – jamais de problèmes et ne lui causera pas de torts. Elle est sudiste jusqu'au bout des ongles.

Dès l'enfance elle pose sur le monde qui l'entoure un regard observateur. Elle fait preuve d'une vive intelligence et de beaucoup d'humour bien qu'il frise régulièrement l'insolence. Elle se mêle aux adultes, écoute toutes les conversations, s'en imprègne. Elle utilisera tous ces souvenirs et en fera des matériaux, lorsqu' adulte, elle sillonnera-voyagera notamment pour Franz Boas, son professeur (Il est considéré comme étant le père fondateur de l'anthropologie américaine : né en Allemagne en 1859, décédé en 1942, selon la légende dans les bras de Lévi-Strauss lors d'un dîner à New-York, il avait émigré aux États-Unis à la fin des années 1880, où il était devenu le directeur de la section d'anthropologie du musée d'Histoire naturelle de New York puis professeur à l'université Columbia – Source France Culture).

Dans le livre de Zora Neale, nul conflit sanglant entre Blancs et Noirs mais une farouche détermination à défendre le Sud qui l'a vu naître.
En revanche, elle porte un regard honnête sur la société noire qui l'entoure notamment sur les rapports entre hommes et femmes et en fera son cheval de bataille. Elle utilisera sa perspicacité en écrivant de nombreux ouvrages qui n'ont pas été traduits en français.

Amoureuse des cultures, elle s'impliquera dans plusieurs domaines artistiques Afro-Américains principalement et intègrera le mouvement Harlem Renaissance des années 1930.

J'ai apprécié le fait qu'elle énonce clairement qu'elle était américaine, que la couleur de sa peau n'avait jamais été un problème ou un poids pour elle. De fait, ce qui transparait à travers ses textes n'est ni culpabilisant, ni accablant, mais n'entrave en rien la réflexion quant à la place des individus dans la société, quelque soit la couleur de leur peau. C'est un regard humain, très féminin et également un regard de sudiste, ce qui signifie certains codes surannés. En même temps, elle fait preuve d'une grande finesse d'analyse et d'une immense perspicacité.

Une grande Dame, un peu mystérieuse, à qui Alice Walker, l'auteure de l'inoubliable « Couleur Pourpre » a rendu un vibrant hommage, expliquant qu'elle avait marché sur ses traces. C'est tout à fait vrai. Zora Neale Hurston a utilisé ses propres couleurs pour peindre la société Noire dans l'Amérique ségrégationniste et a créé des oeuvres magnifiques.

Une auteure engagée que j'ai découverte en lisant un autre homme engagé, j'ai nommé Howard Zinn.
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