« Sa grand-mère n'était pas là, mais tous ses souvenirs vécus sur son île lui souriaient, les plus tristes, les plus beaux. »
En rentrant à l’hôtel, aussi accablé qu'éreinté, James trouva son lit recouvert de poissons morts. Sur son mur on avait peint en grosses lettres baveuses : FIPOL GO HOME. Incapable, de réagir, protester, il se contenta d'ouvrir la fenêtre pour aérer, tira du placard une couverture et s'y enroula tout habillé à même le sol. Sans aucun lien avec ses mésaventures présentes, il se mit à sangloter, exactement comme jadis à l'orphelinat, lorsque, succombant à la bêtise de ses congénères, il se retrouvait banni du dortoir.
« C’est vraiment contagieux, le malheur, maman ? »
(…)
« Bien sûr que non »
Elle soupira. Changer de vie ? Vraiment ?
Pourquoi certains en arrivaient là ? C'est qu'ils devaient en avoir gros sur la patate.
Était-elle si malheureuse que ça ? Son métier, sa fille, son petit train-train.
Les femmes étaient-elles d'éternelles insatisfaites ? N'importe quoi. Il n'y avait personne de plus courageux qu'une femme.