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Critique de PHAM


PHAM
28 novembre 2018
"Lèvres de pierre" met en parallèle deux sourires qui recouvrent des tourments et dévastations intimes : dans une première partie c'est l'enfance chaotique du futur Pol Pot que nous découvrons avec des échecs nés sans doute de traumatismes premiers à la fois sexuels et culturels. À la formation auprès des moines bouddhistes se superpose l'éducation d'une école catholique, la séduction par un jeune prêtre et la trahison de ce dernier. Partout l'enfant, puis l'adolescent est un raté dans un pays et une famille où la réussite scolaire et universitaire est mise en exergue. Il subit ces échecs avec son éternel sourire et sous le regard de son défunt ancêtre, patriote et héros. Grâce aux appuis de sa famille, il obtient une bourse pour étudier en France. Les études continuent de le bouder, par contre, il enfile le vêtement de la politique qui lui va comme un gant, lui donne ce statut de héros dont il rêve depuis toujours. Il sourit comme sourient les visages de pierre des temples d'Angkor bâties dans le sang. Dans ce récit narré à la deuxième personne du singulier, ingrédients personnels et historiques se mêlent pour aboutir à une mayonnaise amère, sanguinaire et mortifère. Dans une seconde partie, c'est l'histoire de Dorrit qui nous est contée, jeune fille au sourire charmant qui masque les affres d'une vie sentimentale désastreuse, d'expériences douloureuses et dévastatrices qui la conduisent aux excès dans la relation de la jeune femme avec elle même et dans les opinions féministes, radicales et inhumaines qu'elle exprime et défend au mépris de son propre équilibre. Par ce récit nous découvrons les contradictions, les vices et perversions d'une certaine société occidentale aux côtés schizophrènes qui soutient l'insoutenable avec des hommes qui sont l'inverse de ce qu'ils prétendre être de même que les États-Unis, sous le prétexte de défendre la démocratie commet les pires horreurs en bombardant, détruisant le Vietnam puis le Cambodge de manière massive, jetant dans les bras des communistes les plus extrêmes, une population mutilée. . le roman, "Lèvres de pierre" nous livre le destin de cette jeune femme en lien avec celui de Pol Pot et du Cambodge.
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