Je n'ai sans doute pas commencé par le bon opus de
Nancy Huston. En tout cas, celui-ci ne m'a pas convaincu. J'avais été attiré par le sujet, ayant lu
le portail de
François Bizot, qui m'avait beaucoup impressionné.
La seule chose qui m'ait vraiment intéressé, ce sont les informations sur la jeunesse de Pol Pot et l'histoire du Cambodge des années 1930 aux années 1950. Et aussi, dans une moindre mesure, le parcours d'une jeune canadienne anglophone devenant écrivaine francophone et féministe à Paris après être passée par les universités américaines.
J'ai trouve tout le reste très cliché et superficiel. Et d'abord l'argument du livre, le parallélisme entre Pol Pot et Dorrit (probablement l'auteure elle-même). le rapprochement est selon moi tout à fait artificiel et l'auteure peine à lui donner corps. Eh bien, oui, il y avait dans les années 60-70 à Paris des jeunes femmes féministes, communistes endoctrinées, anorexiques. Et oui Saloth Sâr est devenu communiste à Paris au début des années 1950. A part cela, ils ont tous les deux écrit leur premier article fébrilement sans savoir s'ils en étaient capables, et ont réfléchi sur leurs coups du sort en parcourant les quais de la Seine. C'est maigre. Et surtout, il y a un abîme entre les deux personnages, en ce que l'un devient un criminel génocidaire et l'autre une journaliste. Les actes font toute la différence.
Ensuite, l'explication des crimes de Pol Pot par sa biographie, ses échecs et ses frustrations, est réductrice et simpliste. Et même la vie parisienne de la jeune écrivaine en herbe apparaît comme une suite de clichés.
Je devrais sans doute faire un nouvel essai avec un autre titre de
Nancy Huston, qui semble très appréciée des babéliotes. Si vous avez des suggestions n'hésitez pas. Mais je trouve ce livre-ci tout à fait dispensable.