La piraterie somalienne apparaît donc à la fois comme une résistance à l’injustice et une solution lucrative à des problèmes de survie dans un pays appauvri par des décennies de gouvernance mafieuse et de guerre civile.
Les techniques de pêche des pays capitalistes occidentaux se sont industrialisées. Leurs chalutiers de grande pêche emploient au large des côtes somaliennes des méthodes interdites dans d’autres régions de la planètes : ils posent des filets gigantesques, qui ratissent tout sur leur passage, y compris la langouste. Les écosystèmes marins sont exploités jusqu’à leur dernière limite afin de maximiser les bénéfices. Les capacités de régénération marine sont peu à peu anéanties.
À partir des années 90, les eaux somaliennes ont été pillées par des flottes de pêches asiatiques et européennes, promptes à exploiter le désordre interne régnant dans le pays. Elles pratiquent ce qui est appelé, dans les textes juridiques internationaux, l’IUUF (Illegal Undeclared, Unregulated Fishing), activité incessante et hors de contrôle.