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L'auteur nous fait parcourir les itinéraires d'une mère, Sibila, dont la vie a été détruite par un viol et de sa fille, Catherine, en quête de sa propre identité. C'est le premier livre issu de la « littérature féminine » au Burkina Faso. Malgré son apparente impuissance, Cath échappe au stéréotype et se constitue en sujet de pouvoir face au racisme, à la pauvreté et à la misogynie.
À mon goût, c'est un livre un peu trop naïf. Il a vieilli, c'est certain : la place des femmes a évolué, leurs paroles et leurs libertés aussi heureusement. Je cherchais à découvrir la littérature du Burkina Faso : je suis un peu déçu par le style trop académique. Une prochaine fois…
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Quel beau livre ! Décidément je suis ravie de toutes ces pépites africaines que je découvre !
Tout d'abord parlons du titre qui est magnifique et tellement juste. Je le trouve très sensible, tout comme le récit en lui-même. L'histoire m'a transportée, elle se dévore et il est difficile d'en arrêter la lecture. J'ai aimé l'alternance des époques et des histoires, nous passons de celles de Cathy à celles de sa mère et vice-versa. de nombreux thèmes abordés m'ont choquée comme le racisme, la discrimination et l'attitude des gens face à une victime de viol. Ceci est donc un mélange de sentiments assez intenses, qui va cerscendo !
Et comment ne pas parler de la fin, de CETTE fin, ohlala... je ne ferai aucun commentaire pour ne pas "divulgâcher" comme il est maintenant coutume de dire, mais j'ai déjà eu l'occasion de lire des livres avec des fins complètement inattendues et qui nous laissent anéanties, et en voilà une de plus !
Ce roman m'a permis de me réconcilier avec les éditions Motifs chez qui j'avais récemment lu deux autres livres qui m'avaient laissée sceptique. Je vais donc peut-être refaire un tour dans leur catalogue !
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Sibila subit un viol commis par le commandant de cercle. Nous sommes au temps de la colonisation et la conséquence du forfait de cet homme blanc, ne peut être étouffée. En effet, la jeune femme mettra au monde une fille prénommée Cathy. Elle sera doublement indexée : celle d'être une bâtarde car son géniteur quittera le pays bien avant sa naissance ; et celle d'être une métisse. Devenue grande, Cathy profitera de son séjour en France, dans le cadre de ses études pour rechercher ce père inconnu.

C'est le parcours de vie de ces deux femmes que relate le mal de peau. S'il est indéniable que le teint inhabituel de Cathy, dans son pays lui a créé des soucis, (en France aussi) l'auteure survole cette question sur sa terre natale. En revanche la condition de mère célibataire est plutôt bien exposée même si l'on conçoit difficilement la propension de Sibila à répéter les mêmes erreurs, notamment dans sa vie sentimentale.

C'est un roman qui dresse le portrait d'une société en transition où la question de l'identité sociale occupe une place aussi importante que l'indépendance financière. Dommage que ce surprenant épilogue n'aide pas à voir plus clair dans l'avenir de Cathy.


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Un court roman au dénouement final plutôt déroutant, qui aborde par le prisme de deux histoires intimement liées, celle de la mère et celle de la fille, la condition de la femme et le racisme post-colonisation.

On comprend à travers la vie de Sibila à quel point une femme sans homme n'est rien, et mise au ban de la société ; être une "jarre fêlée" avant le mariage jette la honte et le déshonneur sur la famille, et une grossesse non désirée, qu'elle qu'en soit la cause, est rejetée par les habitants du village comme par les nonnes chrétiennes de la périphérie de la ville. Et pourtant, malgré son statut, Sibila nous apparaît libre, du moins dans le choix de ses innombrables partenaires...

La situation est tout aussi compliquée pour sa fille Cathy, née d'un père blanc inconnu, raillée par les autres enfants pour sa blancheur, non acceptée lors de ses études en France pour sa noirceur...La fin de la colonisation n'a pas sonné la fin du racisme ou la hiérarchisation des hommes, que ce soit pour leur couleur de peau ou leur prétendu sang bleu, à l'image du refus des parents de Régis que leur fils ne fréquente une roturière.

Les personnages se perdent chacun à leur tour dans une quête identitaire sans que la religion ne leur soit d'aucun salut, tandis que les conflits politiques réapparaissent même si l'on tente de ne pas s'y immiscer.

Court mais dense, le mal de peau est une intéressante introduction à la condition de la femme au Burkina Faso, et en fera sourire plus d'un à l'évocation des pérégrinations d'une jeune étudiante burkinabé dans les rues parisiennes.
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Trop volumineux
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Cathy a quitté le Tinga pour faire des études d'architecture à Paris.
La jeune femme est heureuse de trouver dans la capitale française un anonymat et un cosmopolitisme qui lui permettent de se fondre dans la masse, et d'oublier la stigmatisation subie depuis l'enfance dans son pays d'Afrique. Car Cathy, fruit d'un viol perpétré par un colon blanc sur une jeune vierge indigène, y a toujours été considérée comme une bâtarde, n'ayant sa place ni parmi les noirs, ni parmi les blancs. Après quelques mois, elle noue une sérieuse idylle avec Régis, issu d'une famille noble qui rejette l'idée d'une union mixte. Elle souhaite par ailleurs profiter de son séjour en France pour tenter de retrouver son père.

En alternance avec la relation des aventures parisiennes de Cathy, le récit nous ramène dans le passé, aux côtés de Sibila, sa mère, lorsqu'elle a fui son village natal car porteuse du fruit de la honte, puis lorsque, portée par sa volonté d'indépendance, elle est parvenue, au prix de quelques concessions tout de même, notamment envers les hommes, à monter son débit de boissons.

"Le mal de peau" aborde la condition de la femme africaine dans la société burkinabé post-coloniale, coincée entre puritanisme catholique et traditions patriarcales, mais traite aussi plus largement des mécanismes de la discrimination et de la difficulté à trouver sa place dans une société où la différence exclue. En situant son récit tantôt en Afrique, tantôt en France, Monique Ilboudo évoque diverses formes sous lesquelles s'exprime le racisme, du paternalisme colonial au rejet total.

Mais c'est surtout du point de vue individuel qu'elle se place, en concentrant son intrigue sur le destin de ses deux héroïnes, et sur les aspects intimes de leur quête de dignité et d'émancipation.

"Le mal de peau", malgré ses thématiques intéressantes et ses héroïnes attachantes, ne m'a malheureusement pas convaincue. Certaines situations m'ont semblé caricaturales, et j'aurais aimé plus de profondeur dans l'analyse des personnages.

Un roman porté par de bonnes intentions gâchées par une dimension trop démonstrative et une fin insensée...
Burkina Faso Esclavage/Colonialisme/Ségrégation Mémorables héroïnes Romans
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Nous partons vers le Burkina Faso, ou plutôt vers le Tinga, pays imaginaire d'où sont issues Sibila et Cathy, sa fille née d'un viol perpétré par un blanc à l'époque où le pays devenait indépendant. Dans des chapitres qui alternent les deux époques des jeunesses respectives de Sibila et de Cathy, nous apprenons ce qu'il advint de Sibila suite à son viol mais également de Cathy, partie étudier en France. Avec un phrasé très (trop ?) simple, l'auteure nous décrit donc ces deux parcours de vie, l'une étant restée au pays, et l'autre l'ayant temporairement quitté pour partir à la rencontre de son avenir.

Je sors de ma lecture avec un sentiment de frustration. Je pense que les thématiques abordées par Monique Ilboudo, comme le racisme, la mise à l'écart pour non-respect des normes, la stigmatisation due à la différence… le sont tellement en surface qu'elles frôlent la caricature. Et puis que d'invraisemblances et de trop « heureuses » coïncidences ! En ce qui concerne l'histoire de Sibila, on peut encore accepter comment les événements se déroulent et se succèdent, puisque sa grossesse a supprimé toute chance de mariage convenable et qu'elle a dû faire au mieux compte-tenu du regard des autres sur elle et de l'ostracisme dont elle faisait l'objet. Mais l'histoire de Cathy… Je ne vais pas en dévoiler plus, mais vraiment, les ficelles sont bien trop grosses pour en faire une histoire équilibrée et crédible.

Néanmoins, les auteures sont rares au Burkina Faso et pouvoir découvrir la littérature de ce pays par l'intermédiaire d'une femme, pouvoir rencontrer une nouvelle fois des réalités propres à la femme africaine, est important pour moi, et je suis donc contente d'avoir pu lire ce roman. de même, en faisant fi du style et des trop heureux hasards, il faut saluer la manière dont Monique Ilboudo (par ailleurs avocate et à l'origine de Qui-vive, l'observatoire de la condition de la femme burkinabé) dénonce les jugements négatifs posés sur les femmes, les lourdes conséquences qu'elles peuvent avoir à subir du fait d'hommes qui ne les respectent pas, et la difficulté pour un grand nombre de vivre en acceptant l'altérité, même celle qui relève d'une simple couleur de peau. Et d'ailleurs, c'est ce que j'ai préféré, en définitive, dans ce roman : son titre (en même temps, c'est lui qui m'a laissé espérer plus !).

En résumé, pas un coup de coeur, mais la voix d'une femme qui ouvre les yeux sur les réalités vécues par un bon nombre d'entre elles dans son pays.

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