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Critique de florigny


Dans Chaleur, Joseph Incardona situe l'intrigue en Finlande, à Heinola où se déroulent les Championnats du monde de sauna, définitivement interrompus en 2010 à la suite du décès de l'un des participants. La base du roman est donc vraie, l'usage qu'en fait l'auteur est inventée.


La Finlande est une terre nordique et spongieuse où il n'existe que deux saisons, l'hiver et le 22 juin, dont les habitants « aiment faire la fête en groupe pour oublier l'isolement de l'hiver et fêter l'arrivée des beaux jours ». Ils ont inventé en période estivale, le Championnat du monde de porter d'épouse, de football en marécage, d'Air Guitar (jeu de guitare sans guitare), de lancer de bottes, d'écrasement de moustiques, de lancer de téléphone portable, j'en passe et des meilleures, toutes véridiques comme l'est le règlement officiel des Championnats du monde de sauna, restranscrit par l'auteur en fin d'ouvrage.


Joseph Incardona nous invite à suivre deux candidats, Igor et Niko. le premier est un ex-sous-marinier russe, petit gabarit qui mange du saumon et riz vapeur, doué pour compartimenter sa vie ; le second est Niko, vedette du cinéma porno qui excelle dans trois domaines, la picole, la baise et la chaleur. Il porte un peignoir en imprimé léopard, où est inscrite cette maxime : « pas de cerveau, pas de migraine ». Champion en titre depuis 3 ans avec 110° Celsius au programme, record à battre.


Lucide, désabusé, cynique, féroce mais tendre, Joseph Incardona et son style haletant qui frise quelquefois la prise de notes, propose la vision d'un monde dans lequel l'absurdité est la norme. Dans cette société en perte de sens et de valeurs, des hommes sont prêts à se dépasser, à atteindre « cette capacité d'absolu qui, même dans les événements en apparence les plus ridicules, touche au tragique et, parfois, à la grâce ». le roman s'achève sur une version longue de Thunderstruck, ce qui ne gâte rien.


Je ne saurai terminer sans citer l'ultime page du roman-hors-roman, celle qui concerne son impression : « Achevé d'imprimer en octobre deux mille seize par les équipes de l'imprimerie Floch à Mayenne, prêtes à en découdre dès qu'on organisera, en Finlande ou ailleurs, des championnats du monde d'imprimerie ». Où ça ne va pas se nicher l'humour ?
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