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Critique de mfrance


Une aire d'autoroute
Un quinze août écrasé de chaleur
Trois petites filles assassinées
Un prédateur sinistre
Un père désespéré à la recherche de l'assassin de sa fille
Quelques flics menant l'enquête
et un échantillon de triste humanité ....

Cela donne, non pas un polar, mais un constat nauséeux de la misère humaine.
En une succession de phrases courtes, un style haché pour mieux exprimer l'urgence, Joseph Incardona propose une bien sombre vision de l'humanité.

Derrière les panneaux, il y a des hommes et des femmes, certes, mais il y a surtout un concentré de déchéance humaine, un catalogue d'ordurerie humaine, de la virilité de pacotille, de la tristesse, de la bêtise, des renoncements ....

De l'autre côté de l'autoroute, il y a la vraie vie, heureuse, peut-être, qui sait ? mais ici, dans ce microcosme banal d'une aire d'autoroute où des vacanciers bruyants et surexcités venus se restaurer croisent les employés épuisés par le bruit et la moiteur glauque d'une touffeur estivale,
il n'y a qu'un monde désolant, désespéré, ensemble de ratages, de médiocrité, de corps suant leur détresse,
il n'y a que l'être humain devenu viande, soumis aux tristes désirs d'une chair désenchantée,
il n'y a que que les abominables pulsions d'un cerveau dévoyé
et on ne rencontre que
des âmes dévastées,
du sexe triste et tarifé,
des corps épuisés de fatigue et de désespoir
le mal de vivre des êtres dépossédés .....

... enfin, la vie telle qu'elle est !
Et Joseph Incardona n'y va pas de main morte ! vision impitoyable d'une humanité médiocre et pervertie avec tout de même une pointe d'élan compassionnel pour ces pantins, victimes de l'implacable dureté de l'existence.
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