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Critique de florencem


Envie de lire un polar, d'autant plus que j'avais dans mon challenge 2018 une lecture de ce genre à découvrir, j'en ai profité pour sauter sur l'occasion et me pencher un peu plus sur Arnaldur Indriðason. Ce n'est pas mon premier polar islandais et j'avoue que j'aime beaucoup ceux que j'ai pu lire jusqu'à présent. Je ne connaissais pas Indriðason malgré son succès et c'est une amie qui me l'a conseillé. Un très bon conseil car La cité des jarres a été une très bonne lecture.

Erlendur, notre personnage principal, m'a tout de suite fait penser à ces nombreux héros de roman policier : taciturne, un vieux de la vieille qui n'en fait qu'à sa tête, très doué dans son travail mais ayant une vie de famille chaotique. Ce petit cliché m'a un peu fait tiquer mais on finit par s'attacher à l'inspecteur ce qui masque progressivement ce côté non original. Ses deux jeunes acolytes sont pas contre moins sympathiques. On les voit peu au final, c'est vrai, mais ils ont un côté de faire valoir, d'une jeunesse (parfois insolente) qui au final n'a pas vraiment d'initiative et exécute seulement les ordres. Dommage...

C'est après le meurtre d'un septuagénaire pourtant à la base "bête et méchant", un simple cambriolage qui aurait mal tourné, qu'Erlendur se retrouve face à des énigmes de plus en plus troublantes. Et si, cet homme, plutôt discret, était en fait bien plus que cela ? A partir d'un simple élément, l'inspecteur commence à creuser et découvre avec horreur une histoire sordide qui n'est que le sommet de l'iceberg.

En nous plongeant dans une Islande froide et pluvieuse, l'auteur nous entraîne petit à petit dans les méandres de cette enquête, et cela avec brio. le décor et l'ambiance sont très vite posés, il n'y a pas réellement de temps morts, le rythme est bien soutenu et même si certaines questions n'obtiennent pas de réponses, le raisonnement et l'intrigue sont poussées, crédibles et prenantes.

La famille est au centre du roman et cela au niveau des différentes trames. Que ce soit l'enquête, la vie d'Erlendur, ou bien cette petite investigation sur laquelle le héros travaille en parallèle, la famille est la clé de tout. La génétique a d'ailleurs sa place aussi ce que j'ai particulièrement aimé, ayant étudié ce domaine durant quelques années. Sommes-nous le reflet de nos parents ? Les liens familiaux peuvent-ils tout surmonter ? Naissons-nous mauvais si l'un de nos parents l'était ?... Combien les non-dits et les secrets peuvent tout détruire... C'est la relation entre Erlendur et sa fille Eva qui a été la plus plaisante à suivre pour moi. C'est d'ailleurs en grande partie grâce à elle que l'inspecteur est parvenu à me toucher. Il prend une dimension plus humaine et moins austère au fur et à mesure.

La condition de la femme et surtout ce tabou énorme sur les agressions sexuelles prennent aussi une grande place dans le roman. Pas de pathos pour autant même si on a le loisir de voir que les mentalités ont évolué au sein de la police, mais que malheureusement, la parole de l'homme fait souvent office de vérité absolue. le traitement de ce sujet est sobre, sans édulcoré les faits.

Un "premier" tome très réussi pour moi et c'est avec plaisir que je lirai d'autres romans de l'auteur. Les islandais sont décidément de très bons créateurs de polars.
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