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Critique de jeranjou


♪ Disparu, tu as disparu…

Comme un enfant fasciné
Par ses propres blessures
Je ne veux pas oublier
La douleur de cette aventure ♫

Ces paroles d'une chanson des années quatre vingt résument parfaitement l'atmosphère de ce roman d'Arnaldur Indriðason se déroulant dans le froid islandais. Comme dans « La Femme en vert » qui m'avait beaucoup touché, on retrouve avec grand plaisir le policier Erlendur, une sorte d'Harry Bosch à la sauce islandaise, traumatisé à vie par un événement de son enfance à l'âge de dix ans: la disparition de son petit frère cadet au cours d'une sortie dramatique en montagne avec leur père.

Profitant de quelques jours de congés, Erlendur cherche à décompresser loin de Reykjavík en squattant la maison abandonnée de son enfance dans la région des fjords de l'est. Lors d'une discussion avec Boas, un chasseur de renard du coin, les deux hommes se remémorent avec compassion une étrange disparition dans les années 40.

En effet, la femme de Jakob, Matthildur, est portée disparue au même moment et au même endroit où des soldats britanniques se perdaient lors d'une soudaine tempête de neige dans la montagne islandaise durant la seconde guerre mondiale.

A partir de cette conversation fortuite, Arnaldur Indriðason va articuler son roman entre l'enquête civile d'Erlendur sur la disparition de Matthildur et l'enfance d'Erlendur avec comme point d'orgue l'événement dramatique qui le hante ici même encore jour et nuit.

Comme dans La Femme en vert, Indriðason montre à quel point ses romans sont ciselés avec une précision d'horloger. Néanmoins, connaissant déjà l'auteur, j'ai eu l'impression que la mécanique parfaitement huilée d'Indriðason prenait le pas sur l'intrigue et l'émotion. Même si j'ai été embarqué du début à l'extrême fin du roman, le fait qu'aucun grain de sable ne vienne altérer l'implacable récit m'a laissé un peu dubitatif.

Pour conclure, autant la construction de Ron Rash sublimait le roman « Un pied au Paradis », autant les pièces du puzzle d'«Étranges Rivages » s'imbriquent trop parfaitement à mon gout, tenant presque du miracle.

Si vous ne connaissez pas cet auteur, je vous conseille malgré tout la lecture de ce roman parfaitement orchestré et calibré. Dans le cas contraire, j'ai peur que vous ressentiez comme moi un manque d'originalité et d'imprévu préjudiciable au roman, de la part d'un auteur qui possède néanmoins un talent d'écriture indéniable.…
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