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Critique de Diabolau


Mon premier "polar islandais".
À en juger par les éléments de communication de certains éditeurs, ce petit pays nordique de 400 000 habitants serait en effet au roman policier ce que le Brésil est au football.
Je préfère éviter de dire ce que tout cela m'inspire...
Au chapitre des bonnes nouvelles, pas de tueur en série, pas de secte de tueurs fous, pas de cadavres mutilés/dépecés/brûlés/éviscérés/démembrés/crucifiés (cocher les cases de votre choix.)
Indridason se soucie de vraisemblance, et on ne peut que louer cette décision. Son histoire tient d'ailleurs à peu près la route et, même si elle met longtemps à se mettre en place (mais c'est un peu la rançon du polar, pour "protéger" la chute), cette histoire de tragédie familiale sur fond de viol et d'accouchement sous X, avec des allers retours entre les années 70 et notre époque, aurait pu m'émouvoir.
Aurait pu.
Encore pour ça aurait-il fallu que je n'aie pas constamment l'impression de lire une rédaction écrite par un élève de seconde.
Pour cela évidemment, je ne sais pas trop qui fustiger, quelle est la part de responsabilité entre l'auteur et le traducteur. Désolé, mais je n'ai pas trop l'intention de me mettre à l'Islandais pour trancher la question, d'autant qu'il paraît qu'il s'agit de l'une des langues les plus compliquées au monde.
Quand ce que dit quelqu'un vous révolte un peu, est-ce que vous diriez "mais enfin, pourquoi tu t'exprimes comme ça ?" ou "mais enfin, pourquoi tu dis ça ?"... Je vous laisse deviner ce que le traducteur a choisi.
Quand un type vient d'insulter le héros de tous les noms à plusieurs reprises, de refuser de lui parler, de le virer de chez lui et de lui claquer la porte au nez, est-ce que vous pensez nécessaire de préciser ensuite que "pour le peu qu'il le connaissait, cet homme était tout sauf sympathique." ?
Même en dehors de ces écueils qui m'ont fait lever les yeux au ciel (dialogues moisis, vérités de la Pallice...), le "style" est tellement, tellement scolaire que ça m'a empêché de ressentir la moindre empathie pour cette galerie de personnages et leurs tragédies personnelles.
J'ai lu l'année dernière "Le secret des andrônes" de Pierre Magnan, qui pour son malheur n'était pas Islandais, mais originaire des Alpes-de-Haute-Provence. Il s'agit d'un bon point de comparaison puisque le héros de Magnan, l'inspecteur Laviolette, est lui aussi un policier en retraite, comme le Konrad d'Indridason. Eh bien laissez-moi vous dire que c'est tout autre chose au niveau de la qualité de l'écriture, du lexique... Bref, du style, quoi !
Combien de fois faudra-t-il répéter qu'écrire un livre, ce n'est pas seulement mettre des phrases les unes derrière les autres pour raconter une histoire ?
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