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Critique de mesrives


Le temps de la situation connu par l'Islande durant la Seconde Guerre mondiale est déjà bien loin, et en effet les tensions provoquées par l'Occupation anglaise puis américaine semblent être oubliées aujourd'hui et, font partie à présent de l'histoire ancienne.

Pourtant, la découverte du corps d'un vieil homme gisant sur son lit,en apparence décédé dans son sommeil, va réactiver la mémoire d'une des personnes chargée de l'enquête et faire ressurgir des secrets oubliés, enterrés et transposer à nouveau le lecteur auprès du binôme islando-canadien, formé par Flovent de la Brigade criminelle de Reykjavik et de Thoran de la police miltaire, rencontré dans les volets précédents de la Trilogie des Ombres.

L'occasion de vérifier que « le passé finit toujours par rattraper le présent ».

C'est avec plaisir que j'ai retrouvé l'adresse, la sensibilité, le tact si caractéristiques de la plume d'Indridason, véritable orfèvre pour évoquer le passage du temps.
Dès la lecture des premières pages je suis partie de nouveau en voyage pour devenir le témoin privilégié d'une histoire, celle très émouvante d'un des protagonistes qui attend que l'on prenne le temps d'autopsier son cadavre… histoire personnelle qui se fait évidemment le réceptacle et le révélateur d'autres histoires, celles de jeunes filles disparues à l'époque des rendez vous clandestins et des amours défendus.

Alors oui il me semble, car on est jamais certain, que le vrai héros de cette trilogie c'est le temps marqué par le recours à la mémoire collective des islandais pour aboutir à la résolution de l'enquête.

Le Passage des ombres clos magnifiquement cette trilogie.

Indridason témoigne de cette époque charnière en en révélant tous les bouleversements :
« Notre société paysanne pauvre brusquement arrachée à ses racines et projetée dans le tourbillon des événements mondiaux » serait définitivement autre….
Révolu le temps d'une Islande agricole et patriarcale isolée du monde ;
révolu aussi le temps des fléaux, des grandes épidémies (allusion à la plus contemporaine et très meurtrière grippe espagnole de 1918) …

Temps historique, temps personnel et temps réel s 'épousent donc dans ce troisième volet où s'entrelacent passé et présent pour mieux témoigner de leurs passages dans la mémoire des hommes : mémoire vacillante, mémoire vive ou mémoire qui part en miettes…

Des histoires, celles du peuple islandais pour ne pas oublier la grande celle avec un grand H et faire un clin d'oeil au petit peuple de l'ombre…

Merci Arnaldur Indridason
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