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sur 456 notes
Le temps de la situation connu par l'Islande durant la Seconde Guerre mondiale est déjà bien loin, et en effet les tensions provoquées par l'Occupation anglaise puis américaine semblent être oubliées aujourd'hui et, font partie à présent de l'histoire ancienne.

Pourtant, la découverte du corps d'un vieil homme gisant sur son lit,en apparence décédé dans son sommeil, va réactiver la mémoire d'une des personnes chargée de l'enquête et faire ressurgir des secrets oubliés, enterrés et transposer à nouveau le lecteur auprès du binôme islando-canadien, formé par Flovent de la Brigade criminelle de Reykjavik et de Thoran de la police miltaire, rencontré dans les volets précédents de la Trilogie des Ombres.

L'occasion de vérifier que « le passé finit toujours par rattraper le présent ».

C'est avec plaisir que j'ai retrouvé l'adresse, la sensibilité, le tact si caractéristiques de la plume d'Indridason, véritable orfèvre pour évoquer le passage du temps.
Dès la lecture des premières pages je suis partie de nouveau en voyage pour devenir le témoin privilégié d'une histoire, celle très émouvante d'un des protagonistes qui attend que l'on prenne le temps d'autopsier son cadavre… histoire personnelle qui se fait évidemment le réceptacle et le révélateur d'autres histoires, celles de jeunes filles disparues à l'époque des rendez vous clandestins et des amours défendus.

Alors oui il me semble, car on est jamais certain, que le vrai héros de cette trilogie c'est le temps marqué par le recours à la mémoire collective des islandais pour aboutir à la résolution de l'enquête.

Le Passage des ombres clos magnifiquement cette trilogie.

Indridason témoigne de cette époque charnière en en révélant tous les bouleversements :
« Notre société paysanne pauvre brusquement arrachée à ses racines et projetée dans le tourbillon des événements mondiaux » serait définitivement autre….
Révolu le temps d'une Islande agricole et patriarcale isolée du monde ;
révolu aussi le temps des fléaux, des grandes épidémies (allusion à la plus contemporaine et très meurtrière grippe espagnole de 1918) …

Temps historique, temps personnel et temps réel s 'épousent donc dans ce troisième volet où s'entrelacent passé et présent pour mieux témoigner de leurs passages dans la mémoire des hommes : mémoire vacillante, mémoire vive ou mémoire qui part en miettes…

Des histoires, celles du peuple islandais pour ne pas oublier la grande celle avec un grand H et faire un clin d'oeil au petit peuple de l'ombre…

Merci Arnaldur Indridason
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Je n'attendais pas grand-chose de ce troisième opus qui clôt la Trilogie des ombres. Et ce n'est pas plus mal, ça m'évite d'en ressortir déçue, pas plus que précédemment en tout cas.

Mêmes défauts, mêmes qualités que les deux tomes précédents...

L'intrigue se déroule une nouvelle fois à Reykjavík en Islande mais sur deux temporalités. En 1944 pour commencer, où notre duo d'enquêteurs Flovent et Thorson tentent de trouver le meurtrier d'une jeune femme qui a été étranglée. Puis plusieurs dizaines d'années après, où l'on suit Konrad, flic tout juste retraité, dont le meurtre d'un vieux monsieur [dont l'identité est spoliée dans le résumé de la quatrième de couverture... heureusement que je ne les lis plus, comment que ça m'aurait gâchée la surprise autrement !] lui fait rouvrir une enquête datant de 1944 et qui n'aurait jamais été résolue...

J'ai beaucoup aimé justement cette bi-temporalité qui nous permet de suivre la même enquête sur deux époques différentes : celle d'origine avec Flovent et Thorson, qui moulinent un peu parce qu'il leur manque un élément essentiel, celle de Konrad en ayant connaissance justement de cet élément mais avec une grande partie des personnes concernées soit trop âgées ou malades, soit décédées. Nous, lecteurs, nous retrouvons donc avec tous les éléments à notre disposition, contrairement aux enquêteurs. Et si c'est plutôt flatteur, ça gâche parfois un peu la surprise lors des grandes révélations puisqu'on en avait déjà deviné une grande partie des tenants.

Côté personnages, c'est malheureusement toujours pareil. Alors qu'on rentre ici davantage dans leur vie privée, on ne sait rien de plus les concernant, ce sont toujours les mêmes infos qui sont répétées encore et encore... à savoir que Flovent a perdu sa mère et sa soeur de la grippe espagnole tout petiot et qu'il a grandi et s'est construit sur son deuil... à savoir que Thorson est un canadien d'origine islandaise et qu'il est homosexuel... Je ne vous gâche rien, ça nous est rabâché depuis le premier tome. C'est clairement dommage que leur psychologie soit si peu approfondie, ça les rend fade, sans charisme. Ils ont pourtant du potentiel nos deux enquêteurs, tant dans leur personnalité que dans leur vécu, mais bien trop peu exploité.

En revanche, et j'en arrive au point positif : côté contexte et circonstances historiques, c'est toujours aussi bien dépeint et implanté. L'Occupation américaine, les relations entre soldats et autochtones, l'imminence du débarquement de Normandie, tout comme la proclamation de la République sur le point de rompre les derniers liens avec le Danemark, tout ça nous plonge superbement dans l'ambiance de l'époque.

Il y a peu de suspense, il m'a manqué une mini-dose de frisson, c'est un peu trop répétitif (dialogues également), mais l'intrigue garde tout de même un certain intérêt. On veut savoir si nos hypothèses sont fondées, on veut également savoir ce que sont devenus Flovent et Thorson après la guerre, on espère pouvoir leur dire au-revoir comme il faut.

Ce n'était pas désagréable, loin de là, mais j'ai clairement lu mieux en matière de polar.

Et ce que je retiens essentiellement de la lecture de cette trilogie, c'est que les Islandais paraissent franchement inhospitaliers, susceptibles et acariâtres...
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C'est avec un brin de nostalgie que je dis au-revoir à Flovent et Thorson. Je m'étais attachée à ces deux jeunes enquêteurs sympathiques . Mais en même temps, je crois que nous avons , dans ce genre, fait le tour du jardin et c'est heureux qu'un auteur ne cherche pas à trop diluer la sauce. On a survolé l'occupation de l'Islande par les différentes armées, on a décrié " la situation" et cette difficile co-habitation des populations locales avec les soldats et on comprend amplement que l'Islande sera à jamais différente après la guerre.
Dans Passage des ombres, nous avons depuis longtemps quitté Flovent et Thorson puisque l'enquête est contemporaine. Un policier à la retraite, Konrad, donnera un coup de main à sa copine de la criminelle afin d'élucider la mort suspecte d'un vieil homme. Cette enquête nous ramènera en 1944 alors que Flovent et Thorson enquêtaient sur l'assassinat d'une jeune couturière dont le corps est retrouvé dans le Passage des Ombres. Cette vieille affaire aura des incidences jusque de nos jours finalement.
On nous promène donc entre deux époques, ce qui nous permet de connaitre le sort réservé à Flovent et Thorson et ce récit conclut de belle façon cette trilogie, la Trilogie des Ombres.
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Ce que j'ai ressenti:…Le souffle des elfes…


Et dans la bise glaciale, un elfe m'a soufflé
Les secrets de l'Islande, et ses contes populaires…
Il m'a raconté ses jeunes filles téméraires
Qui se mettent dans la situation, et après,
Divaguent, se laissent bercer de légendes insulaires
En perdant d'elles-même, au détour d'une aire…

Et dans le froid hivernal, un elfe m'a soufflé
L'horreur des passages hantés par des drames violents
Les tables et les vautours qui tournent inlassablement
Autour de la peine et des disparitions éhontées…
Il m'a parlé de destins brisés, il a plus de 65 ans,
Et de la culpabilité qui s'enracine dans le temps…

Et dans cette nature hostile, un elfe m'a soufflé
La puissance des liens du sang, l'odeur ferreuse
Qui suinte de ses histoires de Guerre désastreuses…
Il m'a conté dans les coulisses d'un Théâtre abandonné
Que les musiques des orgues basaltiques, fiévreuses,
Résonnaient de concert, avec les plaintes des malheureuses…

Tu diras que c'était les elfes qui t'ont soufflé
De te précipiter sur ce polar islandais…
Le Passage des Ombres s'ouvre sur deux enquêtes noires
Mais où, la féerie s'immisce et laisse croire
Que les phénomènes surnaturels sont de la partie…
Tu diras que c'était les elfes qui t'ont soufflé
Qu'il y a eu un coup de coeur chez la fée!



Ma note Plaisir de Lecture 10/10

(PS: passez aussi sur le blog pour plus d'effets visuels...)
Lien : https://fairystelphique.word..
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Dernier tome d'une trilogie bien attractive. Et qui se termine en beauté!

Deux enquêtes à deux époques différentes. Mais bien sûr liées entre elles par des personnages...

On retrouve le contexte guerrier de 1944, où les troupes américaines sont installées en Islande.Nos deux enquêteurs, que l'on commence à connaitre maintenant, Flovent et Thorson, ont bien des difficultés à trouver un coupable pour le meurtre d'une jeune fille, Rosamunda, trouvée derrière le Théâtre National à Reykjavik...

Et à notre époque, la mort suspecte par étouffement sous un oreiller d'un vieil homme va faire ressurgir douloureusement le passé... Viols, croyances populaires , notamment en ces elfes malfaisants, secrets familiaux intenables, culpabilité, le roman se révèle riche en thématiques . Je n'en dirai pas plus.

Découvrez cette trilogie intéressante à plus d'un titre. Outre le fait qu'elle traite d'un aspect historique méconnu, celui de la présence des troupes anglaises puis américaines en Islande durant la seconde guerre mondiale et la coexistence délicate avec les habitants, elle est psychologiquement subtile, et nous offre des personnages attachants et complexes. Une réussite, je trouve!
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Une enquête en deux temps, en deux époques. Reykjavik 1944, Flovent et Thorson le duo de flics dont on a fait connaissance dans le tome 1 et 2 de la trilogie des Ombres enquêtent sur le meurtre d'une jeune femme, étranglée dans une impasse obscure. Une enquête rondement menée et un coupable idéal laisse tout de même un gout amer aux deux policiers.

Reykjavik 2013, un vieillard est retrouvé mort dans son modeste appartement, une mort pas si naturelle pour la médecin légiste. Konrad flic à la retraite veut bien donner un coup de main à ses anciens collègues, surtout que l'on découvre dans la table de nuit du vieil homme des coupures de journaux jaunies relatant le meurtre d'une jeune femme dans le passage des Ombres.

Les affaires classées, Konrad adore ça, un « cold case » en Island serait-ce un pléonasme ?


Youpi ! Notre Arnaldur Indridason, que l'on avait trouvé en roue libre et en petite forme ces derniers temps et notamment avec les deux premiers volets, (mais même en petite forme Arnaldur est agréable à lire) clôt magnifiquement sa « Trilogie des Ombres ». La douce et tendre petite musique qui enveloppait les enquêtes d'Erlendur Sveinsson est revenue.

La grande histoire et l'histoire intime de l'Islande se mêle adroitement.

La petite ile du Nord, lieu stratégique en cette fin de conflit mondial, en toile de fond, Arnaldur Indridason nous raconte la tragique condition féminine de cette époque et en creux l'impossible existence d'un sentiment amoureux naissant entre les deux policiers. « Passage des Ombres » un polar féministe, mélancolique et gay.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Ce roman est le troisième tome, dans l'ordre historique, de la trilogie des Ombres, série consacré par Arnaldur Indridason à l'évolution d'un quartier de Reykjavík durant la seconde guerre mondiale.

Konrad, un retraité de la police, mène de nos jours une enquête parallèle sur la mort suspecte d'un très vieil homme, qui semblait focalisé sur deux meurtres de jeunes filles commis il y a des décennies, alors que les troupes américaines occupaient l'Islande.
Les Américains, venant après les britanniques, se servaient de l'île comme lieu de cantonnement des troupes destinées au débarquement de Normandie. Le nonagénaire, qui s'appelait à l'époque Thorson, était alors un jeune officier canadien d'origine islandaise, mis à disposition de la police militaire américaine pour faciliter les relations avec les autorités locales. Thorson travaillait alors en binôme avec Flovent, un policier islandais de son âge.
Du va et vient entre l'enquête contemporaine de Konrad, qui revit certains épisodes peu glorieux de son enfance, et les investigations du duo Thorson – Flovent, le lecteur comprend peu à peu pourquoi Thorson, devenu un vieil homme calme et sans histoires, a pu continuer si longtemps après les faits à se sentir concerné par les événements qui se sont enchaînés.

L'intrigue policière avance doucement. Elle est clairement secondaire par rapport au contexte de la fin de la seconde guerre mondiale. L'Islande, qui vivait assez fermée sur elle-même, surtout dans les campagnes, voit arriver de jeunes GI, et avec eux une tout autre culture. Des relations, pas toujours très franches, se nouent entre de jeunes filles et ces soldats. Les hiérarchies sociales islandaises sont remises en cause. Indridason y ajoute un volet important sur le spiritisme, alors assez à la mode, y compris dans la bourgeoisie, et les légendes populaires islandaises.

Les trois romans des Ombres se ressemblent dans leur approche, dans leur rythme et dans leurs conclusions sur le basculement d'une société qui avait peu évolué durant des siècles et qui se retrouve projetée d'un coup dans la mondialisation. Tous les trois sont finement élaborés, mais ils finissent par trop se ressembler. Passage des Ombres souffre de venir en troisième, dans un contexte en partie connu, avec en plus des personnages qui étaient déjà présents précédemment. Il en découle un petit air de « déjà lu ».
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Décidément, toujours aussi bons ces écrivains islandais lorsqu'il s'agit d'écrire des polars ! Passage des ombres qui mêle de façon palpitante deux époques et deux enquêtes, m'a vraiment séduite.
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Me voici arrivée à la fin de la Trilogie des ombres, et une fois encore, plus significativement peut-être qu'à l'accoutumée, j'ai le coeur serré de devoir quitter Flovent et Thorson, la ville de Reykavik de l'année 1944 mais aussi celle des années 2000 et l'ex-inspecteur Konrad.
C'est bien là toute la magie de ce dernier tome, et le joli tour de force d'Arnaldur Indridason : la résolution d'une affaire criminelle en mode « cold case », l'achèvement d'une enquête portant sur le meurtre d'une jeune couturière plus de 60 ans plus tôt…

Suite à la découverte du corps d'un vieil homme par une de ses voisines, et à la révélation fortuite de son assassinat, la police découvre dans son appartement des coupures de presse relatives à une vieille affaire : une jeune fille retrouvée morte étranglée derrière le Théâtre national. Par manque de moyens, matériel et de temps, la police locale met l'affaire dans les mains d'un inspecteur à la retraite, Konrad, à qui elle n'est pas totalement inconnue. Ne s'agit-il pas là d'une histoire dans laquelle son père s'était trouvé impliqué d'une étrange manière ?

Superbe dernier tome d'une série menée d'une main de maître par Arnaldur !
Dans une succession subtile de chapitres alternés entre l'année 1944 et 2000, et ce, sans jamais perdre son lecteur, l'auteur nous amène à découvrir combien son pays natal d'aujourd'hui est en quelque sorte né de ces années particulières de la 2nde guerre mondiale, placé à l'époque sous occupation des armées britanniques et américaines, mais aussi sur le point de se libérer du lien historique avec le Danemark. Son oeil critique et sociologique nous conte les horreurs perpétrées pendant cette période mais aussi ce qu'elles ont pu engendrer, tout en résilience, comme sur la condition féminine et son émancipation par exemple.
La trilogie des ombres, et plus particulièrement sur cet opus, est une réflexion sur les doutes et les incertitudes qui traversent chacun de ses personnages, leurs secrets. La nature humaine est si complexe ; derrière les apparences et le statut social, est-on vraiment ce que l'on paraît être ? Plus encore, comment se construit-on avec les blessures d'enfance, le deuil, le rejet ou la violence ? C'est de tout ça dont Arnaldur nous parle et avec une plume qui me touche toujours et davantage à chaque livre, de l'humain, de nous.

Je suis sous le charme...
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Troisième volume de la trilogie des ombres et assurément le meilleur.
L'intrigue est traitée comme un « cold case ». de nos jours, Konrad, ancien policier, est appelé en renfort sur l'enquête concernant le brusque décès d'un vieil homme. Il s'agit de Thorson qui semblait poursuivre les investigations à propos d'un meurtre commis en 1944 à Reykjavik.
La double enquête progresse avec d'habiles et pertinents allers-retours à travers les deux époques. L'histoire de l'Islande joue à nouveau un rôle majeur dans l'intrigue, cette fois davantage pour son passé en s'appuyant sur les contes populaires mettant en scène les relations entre les elfes et les humains.
L'humanité du tandem d'enquêteurs est particulièrement mise en exergue et c'est avec une certaine tristesse que je dis au revoir à Flovent et Thorson.
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