AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Rousse ou Les beaux habitants de l'Univers (32)

Sans nul regard en arrière, car sinon trop grand aurait été son chagrin, trop prégnante sa nostalgie. Car Rousse en avait inexplicable intuition, sur rive du fleuve l'ayant vue naître et grandir, jamais elle ne reviendrait.
Commenter  J’apprécie          42
Jamais elle n'avait regretté son choix, même à présent. Car si son âme était mortellement blessée par mort de ses oursons, elle savait que dans forêt natale aussi, lutte pour survivre pouvait être apre comme fruit trop vert, violente comme orage éclatant dans ciel azur. Vengeance amère comme fiel, stérile comme pierre.
Commenter  J’apprécie          30
Je suis vieille vivante, un jour viendra dernier prédateur, celui que nulle créature, même puissante, même forte, même vaillante combattante de griffes et de dents, courage et ruse, ne peut vaincre.
Et tout sera dit. Je suis Rousse, je suis renarde et je n'ai pas peur.
Commenter  J’apprécie          30
Rousse n’était pas triste. Rousse, à présent, savait. C’était douleur et force, c’était joie et précipice, c’était source de lumière dans plus noire des nuits, sombres nuées dans ciel très pur.
Commenter  J’apprécie          20
De loin en loin, parmi hautes futaies, apparaissait arbre difforme, comme tordu en tout sens par forces inconnues, insupportable douleur, branches maîtresses touchant terre, ou jaillissant dans toutes directions, s'entremêlant, se repoussant, se nouant, comme se livrant cruelle et trop longue guerre. Feuillage clairsemé par endroits, à d'autres au contraire monstrueusement touffu, vert traversé de lueurs jaunes, rouges, violettes, semblait malade. Certains déjà mourants, ou morts. Se dégageaient de ces créatures contrefaites désagréable impression, âcre malaise, danger insaisissable.
[...] Forêt difforme rendue folle par on ne savait quelle poison, comme vrillée par une tourmante sans fin. Rousse, si elle s'en méfiait, les plaignait aussi, imaginant terrible souffrance de leurs corps torturés. Sol était jonché de branches mortes, nourrissantes, rongées d'énormes champignons blêmes à odeur de cadavre.
Commenter  J’apprécie          20
À présent, Rousse qui est renarde, sait. À présent, Rousse est Maîtresse. Mais apprendre n'est jamais fini, apprendre est sinueux chemin qui se poursuit jusqu'au dernier jour.
Commenter  J’apprécie          20
Pourtant, Rousse voulait comprendre, Rousse interrogea vieux corbeau. Rousse voulait savoir. Noirciel battit des ailes, s’envola, revint, poussa nombreux croaillements de mécontentement, cependant que Rousse, insolente et entêtée, poursuivait vieux corbeau d’interrogations incessantes. Noirciel, qui avait pour jeune renarde affection profonde qui l’étonnait lui-même, finit par obtempérer, non sans lui reprocher impertinence et manque de considération pour vieilles plumes de vieux corbeau. Peu de respect qu’elle montrait pour très grand âge.
Commenter  J’apprécie          20
C’était ourse puissante. Ourse emplie de fureur, emplie de haine, et de désir de tuer. Débordant d’implacable désir de tuer. Elle se rua sur premier loup à sa portée et d’un coup de griffes, lui arracha mâchoire et museau. Lui arracha vie. (p.31)
Commenter  J’apprécie          20
Et ceux qui savaient vraiment ce qu'il y avait derrière collines, derrière horizon très lointain, peuple d'oiseaux migrateurs, ceux-là n'apportaient pas très bonnes nouvelles de leurs longs périples. Partout sévissait sécheresse, partout terre se craquelait, partout vivants souffraient dure soif, mobiles comme immobiles, peuple de sang ou peuple de sève. Et rares fois où eau du ciel tombait enfin sur quelque partie du monde, c'était avec telle violence, telle abondance que moindre ruisseau devenait torrent, moindre torrent devenait rivière, moindre rivière fleuve en crue, arrachant, entraînant, noyant tout sur son passage, arbres, plantes, argile et rochers et vivants, tandis que grondaient cieux, claquaient éclairs et s'abattait foudre.
Commenter  J’apprécie          10
Selon vieux et sage corbeau, instinct de vie plus fort que vivant. Désir de vie plus fort que volonté. J'entends appel enivrant de toute création, halètement des beaux habitants de cet univers, je vois longue succession des générations qui peuplent terre, air et eau, qui peuplent monde vivant.
Commenter  J’apprécie          10







    Lecteurs (814) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Les plus grands classiques de la science-fiction

    Qui a écrit 1984

    George Orwell
    Aldous Huxley
    H.G. Wells
    Pierre Boulle

    10 questions
    4961 lecteurs ont répondu
    Thèmes : science-fictionCréer un quiz sur ce livre

    {* *}