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Critique de MarianneL


Asunaro fut publié initialement en 1953 sous forme de feuilleton, et adapté en 1955 au cinéma, d'après un scénario du grand Kurosawa.

Dans ce récit largement autobiographique, Yasushi Inoue nous entraîne au fil de l'adolescence et de la vie d'adulte d'Ayuta Kaji, un jeune homme de bonne famille élevé par sa grand-mère et qui semble tout du long hésiter sur la voie à suivre pour sa vie, à l'image de cet arbre qu'on appelle l'asunaro.

« Ayuta aperçut soudain, au milieu de la forêt de cryptomères, un asunaro isolé, très vieux, et il se souvint de l'explication que Saéko lui avait donné au sujet de cet arbre, et combien ses yeux brillaient à ce moment-là. Elle avait dit, sur un ton légèrement teinté de mépris :
C'est un arbre qui pense toujours : "Demain, je serai un cèdre, demain !" Mais il n'y réussit jamais, et c'est pour cela aussi qu'on l'appelle asunaro. »

Successivement adolescent moyen, élève excessivement travailleur, étudiant surdoué mais nul en sport, stakhanoviste des agrès, voyou, étudiant doctorant, spécialiste du zen, soldat mobilisé sur le front de la seconde guerre sino-japonaise, puis journaliste à la rubrique Faits divers d'un grand quotidien, il semble à Ayuta que tous autour de lui deviennent des cèdres, tandis qu'il reste là, vivant au fil de l'eau, hésitant sur sa destinée et indéfiniment accroché à un amour jamais déclaré.

Les ballotements de cette vie forment un témoignage intime et touchant, et une peinture de l'intérieur du Japon des années 1940.

Ce plaisir de lecture inattendu d'un ouvrage chiné dans une brocante avait la délicatesse du haïku, plaisir néanmoins légèrement abîmé par une fin qui s'étiole de façon impromptue.
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