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Critique de Chaplum


Qui, mieux que mon cher John Irving pouvait m'accompagner lors de mon périple sur la côte Est ? Personne bien sûr ! En plus, avec les mille pages qui composent Je te retrouverai, je ne risquais pas de tomber en panne de lecture. Surtout que Just kids, également pris dans ma valise, m'a été tout de suite emprunté par mon mari ! Et mon choix fut évidemment judicieux, puisque ce roman a été un fidèle compagnon pendant ces quinze jours. Je le retrouvais avec grand bonheur le soir à l'hôtel, le quittais à regret le matin et il m'a fait passer les heures de train entre les différentes grandes villes américaines à une vitesse incroyable, sans parler de l'avion. Merci John, encore une fois, de m'avoir fait passer un aussi merveilleux moment en compagnie de tes personnages et de ton univers qui me manquent déjà, une fois la dernière page tournée !

Vous l'avez compris, cette chronique va souffrir d'une subjectivité monstrueuse que j'assume entièrement ! Oui, John Irving est mon écrivain préféré parmi tous et il vient encore une fois de me charmer !

John Irving poursuit l'exploitation de son histoire personnelle au travers des thèmes qui lui sont chers tout en réussissant à se renouveler dans chaque roman.
Fille d'un tatoueur célèbre d'Aberdeen, Alice est la maman d'un petit Jack qu'elle a eu avec William Burns, un organiste surdoué. Mais celui-ci l'a abandonnée et Alice ne l'a pas supporté. Elle décide donc de partir à sa recherche à travers l'Europe, en passant par tous les endroits où elle sait qu'il a joué de l'orgue mais aussi qu'il s'est fait tatouer. Car William a succombé à la folie de ceux qui, après un premier tatouage, ne peuvent plus s'arrêter. Et le père d'Alice lui a tatoué sa première note de musique. Tout en lui décrivant un homme immoral qui séduit les jeunes femmes, Alice emmène Jack à la poursuite de son père de Copenhague à Amsterdam, jusqu'au jour où elle décide de rentrer à Toronto et d'inscrire Jack à Sainte Hilda, une école pour filles, qui va accueillir des garçons pour la première année de son histoire. C'est ainsi que Jack grandira au milieu d'un univers féminin avant d'être envoyé dans une école américaine pour garçons. Tous ces apprentissages le feront grandir et devenir un homme, une star de Hollywood même, mais peut-on oublier un père ?

Comme dans la plupart des autres romans de John Irving, on retrouve cette absence du père, que l'écrivain a lui-même vécu. Mais cette fois, il s'agit d'une véritable recherche de la part du narrateur, Jack et d'un hommage du romancier à la figure paternelle. La construction complexe et longue du récit agit en quelque sorte en miroir, de telle manière que le début et la fin se renvoie, mais de manière déformée. le lecteur suit les pensées du petit garçon, sans se douter que ses souvenirs sont inexacts et manipulés par les adultes. Bien entendu, ce thème central se dilue dans d'autres et John Irving, fidèle à lui-même, raconte la vie de Jack en détail. Ainsi, le jeune homme va-t-il passer par une brève carrière de lutteur avant de devenir acteur de théâtre et de cinéma. Emma, son amie, colocataire, sorte de soeur, sera une célèbre romancière. de nombreux scénarios, livres, films sont décrits et commentés. Beaucoup d'anecdotes de leur vie sont narrées. Je sais que certains lecteurs reprochent à John Irving de faire des longueurs, de trop détailler, que cela en est ennuyant. Mais c'est justement ce que j'aime chez l'auteur. Je voudrais que cela ne s'arrête jamais. J'adore tellement l'univers et les personnages qu'il crée qu'il n'y a jamais trop de pages pour moi.

Ici aussi, comme souvent, chaque protagoniste est un peu fou, haut en couleurs : une mère tatoueuse qui ne veut pas parler à son fils de son père ; un père organiste tatoué sur tout le corps, des tatoueurs complètement barrés, des institutrices un peu folles dingues dans des vêtements rétros qui tombent dans les pommes dès que les élèves deviennent difficiles, une jeune fille qui racontent des horreurs aux enfants à l'heure de la sieste, une romancière frigide, des prostituées maternelles… et j'en passe. Et tout ces personnages s'articulent dans un scénario loufoque mais plausible.

Je n'ai qu'un seul petit bémol, sur la fin, mais qu'est-ce que 50 pages sur 1000 ? le personnage de William, le père de Jack, ne m'a pas plu. J'aurais préféré qu'il soit différent mais bon, en y réfléchissant, il est totalement … irving…nesque !

Un coup de coeur et je ne sais pas quoi vous dire de plus !
Lien : http://www.chaplum.com/je-te..
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