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Critique de Patsales


« Auprès de moi toujours » reprenait les codes de la S.F., « Quand nous étions orphelins » ressemble à un roman policier aimablement anglais et suranné avec son club des hashishins, sa femme fatale, ses disparitions mystérieuses et son enquêteur tiré à quatre épingles quoique toujours flanqué de sa loupe.
« Auprès de moi toujours » raconte la peur de quitter l'adolescence, « Quand nous étions orphelins » narre la perte de l'enfance. Certes le héros surmonte des épreuves, il vieillit, regarde sa fille (adoptive) avec tendresse, mais loin d'être un roman de formation, ce livre, de retours en arrière en flash-back ne cesse d'exalter la douceur des premières années.
L'enquêteur rente de résoudre l'enlèvement de ses parents. Chacun compte sur lui; lui seul peut éviter l'apocalypse. Et pourtant, quel piètre policier : si peu intuitif, si maladroit, totalement hermétique à l'humour, sérieux comme seul peut l'être un petit enfant, il remonte le fil du temps et veut moins retrouver ses parents que l'éblouissement de ses huit ans, quand les mères étaient belles, les pères affectueux et les amis débordant d'imagination.
Des parents qui vous laissent orphelins, c'est là bien sûr une déflagration aussi terrible qu'une guerre mondiale. Mais, à vouloir percer le secret des origines, Christopher n'apprend rien, sinon les vilains secrets des adultes dont il se serait bien passé. Il ne rencontrera ni l'amour ni la jouissance, passera à côté de sa vie, tentera désespérément de reprendre les jeux de son enfance là où il les avait laissés. Mais le monde, lui, a changé et Christopher ne pourra éluder la souffrance.
Comme d'habitude, le style vaporeux de l'auteur joue avec les nerfs de son lecteur sidéré par tant de cruelle beauté. Ishiguro mon amour!
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