Adrien, pris par le démon de l'aventure, abandonne sa mère, et part en voyage. Et, s'il embarque le lecteur avec lui, c'est avant tout parce qu'il rencontre un homme étrange, à la gaieté trop forcée pour être honnête. Stavros, que le narrateur perd de vue puis retrouve, se met à raconter ses multiples vies. Son premier récit est cruel mais drôle, à la manière grivoise d'un fabliau du moyen-âge: empêtré dans les préparatifs d'un mariage dont il ne veut pas, Stavros qui ne désire que les garçons mais aime sa fiancée, tente d'expliquer à sa future belle-famille qu'il n'est peut-être pas l'homme de la situation. le deuxième récit est tragique et envoûtant qui raconte l'enfance de Stavros, petit garçon préférant jusqu'au désastre attendu la volupté des femmes à la morale patriarcale. Seul le troisième m'a déçu, faux conte sans cocasserie ni réalisme, et bien larmoyant.
Mais nul doute que je retenterai l'aventure avec
Istrati, ne serait-ce que pour comprendre comment un homme qui a appris notre langue en lisant
Romain Rolland (wtf???) peut écrire un français aussi poétique qu'authentique.
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