Ce gros volume de +700 pages est une compilation de plusieurs histoires où Tomie est l'héroïne principale. Dans la première, on apprend comment tout a commencé : Tomie est une jeune fille très attirante qui entretient une relation avec son professeur et un autre élève et qui suscite la jalousie des autres filles. Lors d'une sortie scolaire, alors qu'elle se dispute avec ses deux amants, elle fait une chute mortelle devant les yeux ébahis de toute la classe. Ni une ni deux, professeur et élèves décident de découper la pauvre Tomie en 42 morceaux que chacun devra abandonner où bon lui semble. Ces premières pages étaient un peu confuses, d'une part parce qu'on a du mal à différencier les personnages et d'autre part leurs réactions ne sont pas très logiques. Par contre, l'idée de faire revenir Tomie à l'école plusieurs jours après ses funérailles, je trouvais que c'était une super idée.
Comme c'était le début de cette série, admettons qu'il y ait quelques défauts... Malheureusement, les choses ne se sont pas arrangées pour moi. Malgré un dessin qui s'affine au fil des histoires et un récit qui se tient, cette lecture m'a profondément dérangée. Ce n'est pas le côté "horrifique" qui m'a gênée. Pour tout dire, j'ai trouvé ça plus dégoutant qu'effrayant.
Par contre, et ici je ne pense pas spoiler, le fait que le concept de base soit "Tomie" se fait immanquablement trucider à la fin, m'a mise très mal à l'aise. En gros, notre héroïne est irrésistiblement belle. Tous les hommes sont fous d'elles... euh, pardon, elle rend les hommes fous. Ils sont tellement amoureux, qu'ils ne la veulent que pour eux et finissent donc par la tuer. Dans la vraie vie, on appelle ça féminicide. Fut un temps, on parlait de crime passionnel. Au final, c'est une fille/une femme qui meurt et un homme qui cherche à se justifier (c'est une sorcière, un monstre, je l'aime trop, elle m'a rendu fou, etc.). Et, ici, même si
Junji Ito fait tout ce qu'il peut pour nous rappeler que Tomie est monstrueuse, manipulatrice, odieuse, ce déchaînement de violence sur une femme, c'est ce qui me restera de cette lecture.