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Critique de umezzu


La collection Grand détectives des éditions 10/10 recèle des séries inattendues, comme ces romans policiers plantés dans le Paris de la fin du XIX éme siècle écrits par deux soeurs bouquinistes.

Je prends en cours de route cette série ayant pour héros Victor Legris et sa parentèle, ce qui contribue à rendre difficile cette lecture.

La première difficulté est en effet de se repérer dans la foultitude de personnages. D'une page à l'autre, on passe en revue dans le désordre les différents associés de la librairie Elzévir, leurs compagnes, les concierges des immeubles, un militaire suffisant sûr du prestige de l'uniforme, sa cousine qui s'affole à sa disparition, un sdf de l'époque vivotant prés de la rue Corvisart, son ami jardinier à ses heures, un parfumeur, … Chaque personnage a droit à quelques lignes et le lecteur non initié à la série perd son latin à s'interroger sur l'utilité ou l'inutilité des aventures au quotidien de ces êtres.

Deuxième difficulté, les auteures surjouent le côté dix neuvième siècle en multipliant les dialogues en argot de l'époque, en insérant de ci de là de nombreuses chansons et en rajoutant à leur galerie de portraits inventés, ceux de personnalités littéraires ou artistiques ayant vécu à l'époque.

Troisième difficulté, il n'y a pas vraiment d'intrigue. Ou plutôt tous les fils de l'intrigue parviennent comme par miracle à la librairie Elzévir ou s'y rattachent. La chance aide ces apprentis détectives, qui par miracle lisent le bon article de journal datant de quelques mois, qui aussi opportunément se trouvent au bon endroit au bon moment, et qui sans surprise connaissent indirectement tous les acteurs de l'histoire.

Tout cela aurait pu être fort réussi. Après tout Jean-François Parot fait brillamment revivre le XVIII éme siècle en mélangeant personnages réels et de fiction et en employant autant que faire se peu le langage de l'époque.

Mais cette fiction sur le dix neuvième passe beaucoup (trop?) de temps à détailler la vie quotidienne, chinoise sur les déboires domestiques des uns et des autres, multiplie les apartés sur la littérature, et au final le stoïque lecteur n'a pas l'impression d'avancer son roman. Il faut vraiment s'accrocher pour tenter de suivre Claude Izner, par ailleurs remarquablement documenté.

La meilleure partie du livre est finalement peut être tout simplement la postface qui reprend de façon analytique les faits de l'année 1896.
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