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Critique de oceaneclaer


LES MARINS PERDUS 1997
Un cargo en rade dans le port de Marseille, trois marins perdus. L'attente. Il y a du En attendant Godot dans cette histoire. Sauf que ça finit par finir.
Abdul, le Libanais, Diamantis, le Grec, Nedim, le Turc, tous trois forcés de composer, de s'aimer peut-être, s'entraider sûrement.
Un cargo, c'est fait pour naviguer, de port en port, Valparaiso, Trieste, Smyrne …Mais là, il est encalminé dans la rade, à cause d'une sale histoire d'armateur. Nos trois marins, à tour de rôle vont déambuler dans Marseille à la recherche d'amours perdus ou retrouvés Bien sûr, les balades seront loin d'être tranquilles. Prostituées, maquereaux, truands, mafias, joueront leurs parties, comme les chiens dans un jeu de quilles ; le passé revient leur taper au carreau.
Plus on avance dans le récit, plus on s'attache à ces trois hommes, aux femmes aussi, celles qui sont là et celles qui ne les attendent plus. Izzo a un coeur grand comme ça quand il raconte leur quotidien de marin, leurs manques et leurs blessures. Mais ce qu'il sait faire très bien, c'est nous décrire Marseille. Marseille avant le Mucem mais avec le Fort Saint Jean, Marseille, la Corniche et la Cannebière, la Bonne-mère et les Bas- fonds…
Les trois marins sont tous des Méditerranéens, plongés dans le même bain civilisationnel. La Méditerranée (on voit bien que Izzo a lu Braudel) est le ciment qui soude tous ses peuples. La Méditerranée : « ce sont des routes, des routes de mer et de terre, liées ensemble autant dire des villes. Les grandes, les petites. Elle se tiennent par la main. le Caire et Marseille, Gênes et Beyrouth, Istanbul et Tanger, Tunis et Naples, Barcelone et Alexandrie, Palerme et… »
Voilà. On a bourlingué, comme avec Conrad, on a suivi Ulysse dans son Odyssée et on n'a même pas quitté le port. Quelle aventure (comme dirait Benjamin Biolay).
J'ai aimé deux trois petits rappels de la langue occitane, les arapèdes, les cagoles, le temps immobile…La langue est aussi un voyage.
Bref, un roman que je n'avais pas envie de lire, mais qui m'a fait beaucoup de bien.
Nedim et le bonheur : « Il était fort pour ça, pour ne pas penser au lendemain. Ni même aux heures qui suivraient après l'amour. »

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