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EAN : 9782290327685
316 pages
J'ai lu (18/09/2002)
3.94/5   246 notes
Résumé :
Un matin pluvieux dans le port de Marseille. Les trois marins de l'Aldébaran se lèvent, "le moral poissé dans la grisaille". Voilà cinq mois que leur cargo est à quai : leur armateur, non content de sa faillite, a pris la fuite. Le navire et son trio sont condamnés à attendre que la justice s'intéresse à leur avenir. D'ici-là, il faut survivre, entre la mer et la terre, où ils fréquentent d'autres êtres à la dérive, en quête du sens de l'existence. Marseille, la bel... >Voir plus
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Sur le port de Marseille il y a des marins qui déchantent...
L'Aldébaran, vieux rafiot rouillé semble avoir fait son dernier voyage, saisi et donc immobilisé à quai en attendant que son armateur véreux paye ses dettes.
Le capitaine Abdul Aziz, d'origine libanaise a le sens des responsabilités et négocie des indemnités pour permettre à son équipage de rentrer chez lui ou de voguer vers d'autres cieux. Lui, rivé au bastingage, attend désespérément des nouvelles de sa femme qui l'a mis en demeure de choisir entre les flots et elle. Choix cornélien pour un vieux loup de mer comme lui!
Son second, Diamantis, grec et fier de l'être n'a rien à envier à son capitaine, lui aussi, il l'a dans la peau sa Méditerranée. Il n'acceptera de lâcher la mer que quand il aura réglé certaines affaires sentimentales avec Amina, et qui lui ont valu une belle dérouillée de son Mac vingt ans auparavant.
Pour un drame, il faut un troisième acolyte, il porte le prénom de Nassim. Ce dernier devait rentrer dans sa Turquie natale, mais dépouillé par deux entraîneuses, il n'a d'autre choix que de trouver de l'aide auprès de Diamantis.
Trois marins perdus, au coeur de la nuit marsellaise, trois destins brisés vont se fracasser sur la grève sous nos yeux impuissants.
La belle écriture de Jean-Claude Izzo est une ode à Marseille, perle de la Méditerranée chère à Braudel, Camus et tant d'autres.
Des personnages qui ont toute notre empathie même si leur portrait est ébauché sans épargner leur noirceur. Un thriller psychologique et une analyse sociologique du monde marin à la Guédiguian, autrement dit impitoyable et tendre.
Des marins perdus qu'ont aurait envie de repêcher dans nos filets!
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Dans le port de Marseille, l'Aldébaran est immobilisé depuis plusieurs mois par décision de justice.
Son armateur véreux a pris la poudre d'escampette.
Ne restent à bord que trois hommes désoeuvrés, le capitaine libanais, le second grec et un marin turc.
Ils apprennent à mieux se connaître, partagent leur conception de la vie, leurs déceptions, leurs doutes, leurs souvenirs......
Ils découvrent Marseille où le passé du Grec le rattrape.
C'est un bel hommage à tous les marins.
Les conséquences de leurs longues absences pèsent sur leurs vies.
Un bel hommage à la mer tant aimée de ces marins.
Et aussi un hommage à Marseille, ville de coeur de l'auteur.
J'aime beaucoup Jean-Claude Izzo.
Il sait donner une âme à ses personnages.
Il sait faire émerger les sensations intimes.
Ces trois hommes sont beaux avec leurs failles.
Si le début du livre est consacré à leurs états d'âme, à leurs passés, à leurs attentes, vers le milieu une véritable intrigue pointe le bout de son nez et la tension monte.
Et là j'ai été complètement happée par les événements.
Vraiment un beau roman, plus qu'émouvant.
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Un roman noir bien mené du début à la fin.
Jean-Claude Izzo nous raconte le destin de trois marins, un grec, un libanais et un turc, bloqués à quai depuis plusieurs mois.
L'histoire est prenante et les personnages, malgré pleins de défauts, attachants, on se laisse embarquer avec plaisir dans les aventures de Nedim mais surtout dans les pensées d'Abdul et de Diamantis.
C'est un texte assez dur, brut, désenchanté, un bon roman noir.
Le récit nous entraîne par petites touches au coeur de Marseille et l'on sent que l'auteur aimait sa ville. Moi qui ne l'ai jamais visitée ma lecture m'a donné envie d'y faire un tour.
Il y a aussi de belles évocations de la mer et du métier de marin.
Une bonne lecture.
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[Notes de lecture en cours, page 180] Jean-Claude Izzo me manquait déjà énormément. J'avais adoré la trilogie Fabio Montale, ce roman noir à la française (si tant est qu'un roman noir puisse avoir une nationalité).

Avec Les Marins perdus, je redécouvre à quel point Izzo est incontournable, impeccable. Et il me manque encore davantage.

Izzo nous donne à voir des marins aux prises avec eux-mêmes et avec Marseille. Il nous engloutit dans les souvenirs, les actes manqués, les regrets, les remords, les peut-être, les toujours des marins. Il nous balade ensuite dans une ville qu'il aime. Et il lui rend un somptueux hommage. de bordels en quartiers ensoleillés, du port aux abords de Marseille... nous en prenons plein la vue et plein les tripes.

C'est bien un huis clos qu'Izzo nous livre. Les marins, quand ils ne naviguent plus, se perdent. Ils se perdent dans l'immobilisme. Ils se perdent parce que l'horizon ne les invite plus à aller plus loin. Aller plus loin, pour quoi faire? Pour ne pas penser. Pour ne pas ressasser ces moments perdus, ces rendez-vous manqués, ces rencontres inutiles, ces mots dits on non dits, pensés ou pas. Un marin qui ne navigue plus, c'est comme une tortue sur le dos. Un albatros dans un endroit exigu. le huis clos prend place à la mesure de Marseille. Car ce n'est pas une ville comme les autres, c'est elle qui décide quand on la quitte. Et quitter Marseille, c'est douloureux nous conte Jean-Claude Izzo.

Amour, amitié, désertion, abnégation... les meilleurs ingrédients du roman noir se retrouvent ici encore, dans un vibrant hommage à Braudel et aux marins pris en otage par leur armateur et qui n'ont d'autres choix que de se mettre à quai, oubliés de tous.
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LES MARINS PERDUS 1997
Un cargo en rade dans le port de Marseille, trois marins perdus. L'attente. Il y a du En attendant Godot dans cette histoire. Sauf que ça finit par finir.
Abdul, le Libanais, Diamantis, le Grec, Nedim, le Turc, tous trois forcés de composer, de s'aimer peut-être, s'entraider sûrement.
Un cargo, c'est fait pour naviguer, de port en port, Valparaiso, Trieste, Smyrne …Mais là, il est encalminé dans la rade, à cause d'une sale histoire d'armateur. Nos trois marins, à tour de rôle vont déambuler dans Marseille à la recherche d'amours perdus ou retrouvés Bien sûr, les balades seront loin d'être tranquilles. Prostituées, maquereaux, truands, mafias, joueront leurs parties, comme les chiens dans un jeu de quilles ; le passé revient leur taper au carreau.
Plus on avance dans le récit, plus on s'attache à ces trois hommes, aux femmes aussi, celles qui sont là et celles qui ne les attendent plus. Izzo a un coeur grand comme ça quand il raconte leur quotidien de marin, leurs manques et leurs blessures. Mais ce qu'il sait faire très bien, c'est nous décrire Marseille. Marseille avant le Mucem mais avec le Fort Saint Jean, Marseille, la Corniche et la Cannebière, la Bonne-mère et les Bas- fonds…
Les trois marins sont tous des Méditerranéens, plongés dans le même bain civilisationnel. La Méditerranée (on voit bien que Izzo a lu Braudel) est le ciment qui soude tous ses peuples. La Méditerranée : « ce sont des routes, des routes de mer et de terre, liées ensemble autant dire des villes. Les grandes, les petites. Elle se tiennent par la main. le Caire et Marseille, Gênes et Beyrouth, Istanbul et Tanger, Tunis et Naples, Barcelone et Alexandrie, Palerme et… »
Voilà. On a bourlingué, comme avec Conrad, on a suivi Ulysse dans son Odyssée et on n'a même pas quitté le port. Quelle aventure (comme dirait Benjamin Biolay).
J'ai aimé deux trois petits rappels de la langue occitane, les arapèdes, les cagoles, le temps immobile…La langue est aussi un voyage.
Bref, un roman que je n'avais pas envie de lire, mais qui m'a fait beaucoup de bien.
Nedim et le bonheur : « Il était fort pour ça, pour ne pas penser au lendemain. Ni même aux heures qui suivraient après l'amour. »

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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
Mariette déposa Diamantis sur le Vieux-Port, pas loin du Grand Bar Henri où il avait rendez-vous avec Nedim. Ils avaient roulé sans parler, en écoutant un chanteur italien qu'elle avait découvert tout récemment. Gianmaria Testa.
La chanson qu'elle préférait, c'était Come le onde del mare. Elle lui traduisit un couplet :

Certains soirs ont une couleur indéfinissable,
entre l'azur et l'amarante,
et ils vibrent d'un rythme lent, lent.
Et nous qui les attendons,
nous savons qu'ils sont prisonniers
comme les vagues de la mer.
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Diamantis jeta son mégot dans l'eau. La mer lui manquait. Il n'avait jamais pu se convaincre du bonheur de vivre à terre, fût-ce dans un port. Presque trente ans de navigation, et sa vie restait sur la mer. Là, et seulement là, il se sentait libre. Il ne s'y sentait ni vivant ni mort. Mais ailleurs. Un ailleurs où il trouvait quelques raisons d'être lui-même. C'était pour lui suffisant.
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On ignore toujours pourquoi et comment, un souvenir vous remonte à la gorge. Ils sont là, c'est tout. Prêts à sauter sur l'occasion. Pour vous tirer vers des mondes perdus. Les souvenirs, quels qu'ils soient, même les plus beaux ou les plus insignifiants, sont ces instants de la vie qu'on a gâchés. Les témoins de nos actes inaboutis. Ils ne ressurgissent que pour tenter de trouver un accomplissement. Ou une explication...
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Les souvenirs quels qu'ils soient, même les plus beaux ou les plus insignifiants, sont ces instants de la vie qu'on a gâchés. Les témoins de nos actes inaboutis. Ils ne ressurgissent que pour tenter de trouver un accomplissement.
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Seuls les Grecs possédaient plusieurs mots pour la nommer. Hals, le sels, la mer en tant que matière. Pelagos, l'étendue d'eau, la mer en tant que vision, spectacle. Pontos, la mer espace et voie. Thalassa, la mer en tant qu'événement. Kolpos, l'espace maritime qui embrase le rivage, le golfe ou la baie...
Al-bahr al-rum. Le nom égyptien lui revint en mémoire. Et il se souvint que, pour les Arabes, cette mer n'était ni bleue ni noire, mais blanche.

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Videos de Jean-Claude Izzo (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean-Claude Izzo
"Total Khéops" de Jean-Claude IZZO a été adapté au cinéma en 2002 par Alain Bévérini, avec Richard Bohringer et Marie Trintignant : extrait du film.
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