Chanson bretonne suivi de L'enfant et
la guerre, deux contes de J. M. G. le Clézio, une lecture tout simplement magnifique. Un coup de coeur.
Aucun autre auteur ne parvient à me transmettre autant d'émotions dans la descriptions des paysages, des paysages qui sont des personnages essentiels de l'histoire tant J. M. G. le Clézio les anime avec toute la poésie de ses mots.
Chanson bretonne a été pour moi un véritable réconfort en ces temps d'angoisse. J. M. G. le Clézio y raconte ses souvenirs d'enfance en Bretagne, à Sainte-Marine plus précisément. Avec ses mots magnifiques pour décrire cette région si chère à mon coeur, l'auteur nous emmène en balade dans le Finistère avec quelques incursions en Morbihan sur les traces de ses ancêtres. Dans ce texte, résonne toute l'émotion liée à l'histoire de la Bretagne, à sa culture, à sa langue, en écho j'entends les propres souvenirs de mes grands-parents et même de mes parents. La lecture de ce texte a été une véritable parenthèse d'une douce mélancolie dans laquelle j'ai adoré me glisser.
A ses souvenirs plutôt heureux de vacances en Bretagne, J. M. G. le Clézio fait suivre L'enfant et
la guerre, un texte en total contraste, où il évoque des souvenirs plus douloureux, ceux d'un enfant né en pleine Seconde guerre mondiale. L'auteur analyse ses émotions, son ressenti d'enfant face à
la guerre sans avoir rien connu d'autre que cette terreur, sans avoir connu les temps de paix. Tout commence par le souvenir effroyable d'une déflagration qui a secoué l'immeuble niçois où l'auteur logeait avec sa mère, son frère et ses grands-parents. Des sensations ancrées en lui et qui prennent sens quand des mots, des faits rapportés bien plus tard y sont raccordés. L'auteur en évoquant ses souvenirs pense à tous les enfants qui naissent et grandissent dans la violence de
la guerre, en tout temps et en tout lieu. Des enfants liés entre eux par les mêmes traumatismes et aussi par les mêmes échappatoires que seuls les enfants savent imaginer.
Avec ces deux contes, J. M. G. le Clézio rend hommage à l'enfance en partageant ses propres souvenirs, entre l'insouciance des étés sur la côte bretonne et l'effroi de
la guerre au coeur des vallées provençales. Deux textes magnifiques. Deux textes touchants. Deux pépites.