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Critique de umezzu


Jablonska publie un essai sur l'auteur - compositeur Jean Jacques Goldman, aujourd'hui retiré, en présentant sa démarche comme celle d'un historien des années 80-90, analysant le succès du chanteur comme symptomatique des attentes d'une époque et d'un parcours social.

Il reprend la jeunesse de Goldman, ses premiers goûts musicaux, et rappelle ainsi qu'avant d'obtenir un succès considérable dans les années 80, le chanteur a traversé les années 70 en vendeur d'articles de sport, et plus accessoirement comme membre de divers groupes rock à la notoriété modeste, y compris Taï Phong. le basculement vers le succès va intervenir en peu de temps et de façon inattendue, même pour le principal intéressé.

Rien à dire sur cette présentation « biographique ». Par contre, l'auteur va identifier le parcours de Goldman, comme le ferait un fan (rien à redire à cela), mais aussi au regard de ses propres projections de pensées. Il consacre de longs passages aux origines familiales (qui ont certainement influencé ses chansons, mais ne sont pas pour autant l'explication à tout, contrairement à ce qui ressort en continu dans l'ouvrage de Jablonska, et finit par être des plus pesants), et oppose le chanteur à son demi-frère Pierre, dont l'engagement politique est présenté là d'une façon quasi-romantique. D'un côté un politique en rupture avec la société, de l'autre le chanteur qui aurait choisi au contraire un profil lisse, sans accroc, alors que dans le même temps Jablonska a rappelé que tout ce qui comptait pour le jeune Jean-Jacques Goldman, c'était sa guitare, la musique, point.

L'auteur multiplie les comparaisons entre le chanteur et lui, se trouve des références communes, et parle d'une façon nombriliste pas mal de lui. Au final, entre quelques tableaux de présentation façon sociologie appliquée, quelques envolées lyriques sur une époque où certains croyaient encore changer le monde (et assassinaient froidement lors d'un hold-up), une chronologie des albums solo ou du trio Fredericks – Goldman – Jones, et beaucoup de rappels de la vie politique de l'époque, l'ouvrage part dans tous les sens et par moments semble bien loin de son sujet.

Précédé d'une intense campagne de communication, avec interviews dans des magazines et à la radio, ce livre intervient alors que l'activité médiatique de Jean-Jacques Goldman est comme les années précédentes : nulle. Cette absence d'actualité autour de celui qui reste l'une des personnalités préférées des Français ne peut qu'amplifier l'intérêt sur le livre, et par voie de conséquence les ventes.
Si l'essai de Jablonska apportait quelque chose à la compréhension de l'individu ou de l'époque dans laquelle il a connu ses succès, ce fort contexte de stratégie éditoriale serait secondaire. Mais ce n'est guère le cas.
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