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Critique de paroles


Philippe Jaccottet, né le 30 juin 1925, est un écrivain, poète, critique littéraire et traducteur. Il a traduit Thomas Mann, Rilke, Goethe.... La traduction est une parie importante de son oeuvre. Comme Zweig, il a besoin de connaître le travail d'autres poètes pour se construire lui-même.

Dans ce recueil, Jaccottet semble très affecté par la vieillesse et la mort. Ses poèmes sont des interrogations sur la fin de la vie, la déchéance du corps et de l'esprit. Il s'interroge aussi sur le deuil et la lumière qui revient après. Sa poésie est empreinte à la fois de simplicité et de mystère, parfois imperméable parce qu'il joue avec les mots. Il les détourne de leur sens premier, les choisit avec minutie comme l'horloger le fait de son travail. Par exemple, Il n'utilise pas, dans ses poèmes, le mot "mort" :

"Plus aucun souffle.

Comme quand le vent du matin
a eu raison
de la dernière bougie.

Il y a en nous un si profond silence
qu'une comète
en route vers la nuit des filles de nos filles
nous l'entendrions."

Pour lui, les mots ne peuvent refléter une émotion, un ressenti. Ils mettent même en difficulté le poète dans son travail d'écriture.

"J'aurai beau répéter "sang" du haut en bas de la page, elle n'en sera pas tachée, ni moi blessé"

Ses mots sont sculptés, parfois hors du terreau de leur propre sens, parfois au scalpel de la douleur et leur palette de couleurs est sombre. Pas un sourire ne s'esquisse. Pourtant on sent chez lui un besoin de légèreté, pour cela il fait souvent appel à la nature, les oiseaux sont souvent nommés. Est ce leur poids si léger qui rendent les paroles de Jaccottet moins souffreteuses ?


En tout cas, je suis heureuse de m'être accrochée à ces textes. Ma première lecture, c'est vrai, manquait d'enthousiasme. J'ai même failli abandonner. Mais j'aime (je l'ai déjà signalé dans d'autres billets) quand un poète se laisse apprivoiser. Dis, Philippe, tu veux bien être mon ami ?
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