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Critique de oiseaulire


Fabuleux ! pour ce livre je donnerais tout Flaubert. Ecriture limpide, sans effets de style (c'est une traduction de Mme R. REMUSAT).

Ce roman traite, à travers les différents points de vue incarnés par les personnages, des rapports de la poésie et de la réalité, et finalement, en filigrane, des rapports de la poésie et de Dieu.

Niels Lyhme, le héros de JACOBSEN est poète dans l'âme. Niels Lyhme est athée aussi, mais d'un athéisme ni borné, ni ricanant : c'est un athéisme qui est une quasi-croyance et qui s'accompagne d'une vision poétique du sens de la vie, de la nature, de la souffrance, de l'amour et de la mort. Et du don de soi.

Après lui avoir fait perdre successivement sa femme et son enfant, Jacobsen écrit de Niels : "Il avait abandonné son drapeau. En effet, ces grands mots, athéisme et sainte cause de la vérité, n'étaient que des mots pompeux décernés à cette chose si simple : accepter la vie comme elle est avec ses inéluctables lois."

En faisant un saut au-dessus de l'abîme, j'oserai pour ma part, ajouter que la vie avec ses inexorables lois sont un attribut divin car la Nature selon Spinoza, c'est Dieu.

Spinoziste, JACOBSEN ? Peut-être.

Niels a abandonné toute revendication non religieuse (son athéisme est une croyance) en même temps que ses prétentions à devenir poète : à son insu, il s'est fait caisse à résonance pour autrui et lui-même, sa vie est devenue poésie comme son athéisme est devenu foi.

Niels a aimé, beaucoup.

Niels Lyhme est une grande oeuvre, le livre préféré de Rilke.
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