Un peu surprise par ce roman qui d'un premier abord tourne autour de la question juive, mais qui en réalité va bien au-delà, d'ailleurs j'ai eu besoin d'un peu de temps après sa lecture pour le "digérer" et faire mon billet. Avais-je aimé ou pas ?
J'avoue qu'au départ j'ai eu un peu de mal à me projeter dans l'histoire et certains passages m'ont semblés un peu obscurs, notamment à propos de tout ce qui tourne autour de la pratique religieuse. N'étant pas d'origine juive, je suis certainement passée à côté de certaines subtilités de l'auteur mais malgré tout j'ai pris beaucoup de plaisir à découvrir ce livre, notamment grâce au ton particulièrement caustique de l'auteur.
L'histoire tourne autour de 3 personnages pas forcément très sympathiques qui vivent tous trois dans une sorte de malentendu permanent. Treslove n'a jamais réussi à se fixer vraiment dans la vie, tombant amoureux à chaque rencontre, il a deux fils qu'il néglige et qui ne l'intéressent pas vraiment, il n'est pas juif mais rêve de l'être à la suite d'une agression où il a cru comprendre qu'on le traitait de "Youpin", Finkler est juif mais intègre le groupe des "juifs honteux" et Libor, le troisième personnage, peut-être le plus touchant dans l'amour inconditionnel qu'il voue à sa femme décédée, se démène dans une vie qui ne l'intéresse plus vraiment.
Le roman pose de nombreuses questions sur notre rapport à la vie, à la mort, à l'influence d'une religion, à la recherche d'amour et à l'intolérance. Il ouvre de nombreuses portes sur les questionnements de chacun et la place qu'on occupe dans le monde qui nous entoure et on peut tout à fait rapporter certaines réflexions au catholicisme ou à l'intégrisme religieux quel qu'il soit… mais le ton reste jubilatoire malgré le sérieux du fond. Je me suis surprise à sourire souvent et à rire parfois et mon impression générale est que ce fut une réelle découverte littéraire qui permet une vraie réflexion derrière un ton volontairement cynique et humoristique.
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