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Critique de Tostaky0


Roulement de tambour.
La saison de lecture 2020 est ouverte.
Une fois n'est pas coutume, je commence par un dessert.
Eh oui, que voulez-vous, je suis gourmand.
Et là j'ai choisi de me faire mal.
J'ai pris un truc que beaucoup trouvent lourd à digérer.
Pas moi. Normal, vous me direz, vu que je commence par ça.
C'est donc La petite femelle d'un auteur que j'adore, Philippe Jaenada qui ouvre le bal.
On est beaucoup à aimer, ils sont nombreux à grimacer.
Il faut dire que Monsieur Jaenada, il y met les ingrédients.
D'abord, il choisit un personnage.
Ici, Pauline Dubuisson. Jeune femme condamnée en novembre 1953 pour l'assassinat de son amant, enfin de celui dont elle voulait faire sien.
Apparemment, il n'était plus tout à fait d'accord ce qui contraria fortement la belle demoiselle (en 1953 ce mot était encore d'usage).
Que s'est-il passé dans ce petit appartement parisien ?
C'est ce que va tenter de décortiquer l'inspecteur Philippe. Car c'est une véritable enquête qu'a menée l'auteur afin de nous livrer ces quelque 700 pages.
On pourrait lui attribuer plein de rôle. Auteur, biographe, enquêteur, avocat, journaliste...
Il a fouillé, lui (contrairement à certains protagonistes cités dans son roman) il a cherché dans le passé des uns et des autres.
Il s'est posé mille questions.
On voit bien l'empathie pour Pauline, mais peux-t'on le lui reprocher ?
Coupable ?
Oui.
Mais méritait-elle un tel procès,  un tel acharnement ?
Bien sûr, depuis sa plus tendre adolescence elle a commis des erreurs, bien sûr elle a péché (Euh, là, j'avoue que le mot est gentil). À 14 ans flirter (ou plus ?) avec l'occupant allemand, forcément c'est mal vu, d'ailleurs, on lui fera payer dès la fin de la guerre.
Et puis ces hommes qu'elle aime, ou qu'elle croit aimer, qu'elle quitte et qu'elle regrette aussitôt ou avec lesquels elle rêve avant de se rétracter.
Elle est compliquée Pauline.
Mais bon, je vais pas vous réécrire le livre, ce n'est pas le but ici.
Non, je vais vous dire que Jaenada fait du Philippe Jaenada.
Il détaille, jusqu'à agacer son lecteur parfois. (Mais faut le comprendre, c'est du travail sérieux, il rigole pas...)
Il brode, et là j'ai retrouvé tout son talent, sa patte. Franchement qui pourrait se permettre, au milieu d'un sujet aussi dramatique, de vous parler saucisses, ou encore slip kangourou et même vous narrer une de ses cuites mémorable, Hein, qui, à part lui ?
Et puis, comme il ne devait pas trouver son livre assez long, (mais bon, quand on parle dessert, il n'y en a jamais assez), il joue au journaliste du célèbre magazine "Détective" (là, je vais le titiller, il est évident à la lecture de ce bouquin qu'il ne porte pas ce journal dans son coeur) en nous retraçant le parcours de criminel(le)s dont le parcours croise le chemin de Pauline Dubuisson ou d'autres personnages de la petite femelle.
Bon, moi, je me suis régalé, mais je vous préviens, ce gâteau est plutôt du genre moka.
Un peu lourd à digérer pour certains et j'avoue qu'il vaut mieux être léger pour s'y attaquer.
Mais peut-on reprocher à un écrivain d'écrire ? À un romancier de...romancer ?
La plume de Philippe Jaenada est une plume de passionné et quand on est passionné on est excessif.
(C'est parfois ce que je me dis en écrivant mes chroniques, d'ailleurs, mais je suis comme lui, je m'autorise tout...)


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