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Critique de Malivriotheque


A Kingston, en Jamaïque, des membres de gangs préparent l'assassinat de Bob Marley, deux jours avant un concert historique pourtant organisé par des politiques, quelques semaines avant des élections cruciales pour le pays. Divers personnages racontent leur rapport au Chanteur, les évènements qui les ont amenés là...

Le mot "brève" dans ce titre est absolument relatif, non seulement parce que le roman approche les mille pages en version poche, mais également parce que sa construction polyphonique en monologues est très loin d'être facile à suivre, en termes de chronologie, de rapport à l'histoire attendue, de références historiques et culturelles, d'utilité pour le récit, de niveaux de langage, de compréhension des évènements. Ouais, la liste est longue.
C'est vraiment un roman à part, brut de pomme, hyper cru. Après deux romans lus sur cinq publiés à ce jour, on peut facilement dire que le style d'écriture de l'auteur est brutal, musclé, féroce et violent et qu'il ne mâche ni ses mots ni n'édulcore les "true colors" de son pays natal. En cela, cela en fait un auteur assez difficile à aborder, il faut être prévenu.
Cet ouvrage est d'autant plus ardu à lire qu'il comporte une quantité incalculable de références historiques, politiques, culturelles, sociales et j'en passe sur la Jamaïque. Si on se lance dans ce bouquin sans avoir jamais touché à la culture et de surcroît la littérature jamaïcaine, ce n'est même pas la peine d'espérer y comprendre quelque chose. Même avec un lexique en fin d'ouvrage et de nombreuses notes de bas de page, beaucoup d'éléments non-annotés (et qu'on ne peut repérer que si on a lu d'autres choses avant comme c'est mon cas) peuvent passer à la trappe malgré leur propre importance culturelle.
Brièvement (ah ah), je vais conclure par ceci : ce n'est pas un roman clair ou facile à suivre/comprendre. Il faut applaudir la traductrice qui a dû s'arracher les cheveux pendant les mois de traduction (on espère qu'elle a pu se reposer sur l'auteur un peu quand même). On ressent aisément la violence, la corruption, la peur, les enjeux politico-sociaux, mais on a énormément de mal à intégrer le but des dialogues ou le déroulé des évènements. Je trouve ça dommage que l'auteur jamaïcain le plus connu en France (grâce à son Man Booker Prize) soit un auteur compliqué à découvrir. Entre parenthèses, lui-même a expliqué qu'ayant quitté la Jamaïque depuis longtemps (il vit depuis une trentaine d'années aux Etats-Unis), il est conscient que la Jamaïque passée qu'il narre n'est peut-être plus la Jamaïque d'aujourd'hui car tout évolue très vite. Néanmoins, quand on lit d'autres auteurs, certains thèmes restent bien vivants de nos jours...
Lien : http://livriotheque.free.fr/..
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