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Critique de Renod


Pour l'inspecteur Colin Harpur, un flic doit savoir marcher sur la corde raide. Il doit se montrer dur et inflexible tout en entretenant de bons rapports avec ses indics. Autrement dit, il doit fermer les yeux sur leurs activités illicites, deal de haschich ou recel d'oeuvre d'art. Des informateurs lui signalent justement que des caïds arrivés de Londres préparent le braquage d'une succursale de la Lloyd's. Reste à savoir quand ils opèreront. Harpur s'entoure d'une équipe de policiers aguerris pour intervenir le moment venu. C'est un coup important, certes, mais cela reste la routine de son travail de policier. Pourtant, les événements vont prendre un cours tragique. Les bandits suppriment les "balances" identifiées et Harpur va perdre deux de ses hommes, un premier avant le hold-up, un second au cours de l'assaut. Holly, le truand soupçonné d'être à la tête de l'opération, parvient à prendre la fuite. Harpur souhaite se venger et piste le truand en cavale, quitte à passer outre les consignes de sa direction.

Le roman est centré sur Colin Harpur, un policier à la personnalité contrastée. C'est un bon flic animé de l'esprit de corps mais qui est capable de recruter un policier dans son équipe dont il convoite l'épouse. le travail des policiers est décrit avec beaucoup de réalisme. L'auteur détaille le système trouble des indics. Il dénonce une hiérarchie policière dont la principale activité est de participer aux cérémonies officielles et qui se montre très soucieuse de l'opinion publique. Afin d'éviter toute bavure, les règles de la légitime défense sont si resserrées qu'elles en deviennent dangereuses pour les forces de l'ordre. Dans tous les cas, le policier sera coupable de n'avoir rien fait ou, au contraire, coupable d'en avoir trop fait. Et il y a également la question si anglaise des armes à feux. Un policier est contraint de partir à l'assaut d'une ferme isolée armé d'un seule brique. le roman a aussi une touche sociale. de nombreux scènes se déroulent dans la cité Ernest Bevin, véritable nid à délinquants, et dans un quartier pavillonnaire en ruine nommé Valencia. On croise le chemin de Paine, un dealer d'origine jamaïcaine qui économise pour payer les études de son fils, un poivrot capable de réciter du Yeats et Allen, un escroc minable qui dénonce les différences de traitement de la police entre les petits et les grands brigands.

J'ai découvert l'existence de Bill James en 2016 quand les éditions Rivages ont publié un de ses romans inédit en France : « le Big boss ». Vous connaissez mon souci de suivre la chronologie des cycles, j'ai donc choisi le premier volume pour découvrir la série « Harpur and Iles ». J'ai particulièrement apprécié son sens du réalisme. La narration resserrée offre au livre une dynamique plaisante. C'est une histoire de flic prêt à franchir la ligne jaune pour affronter des braqueurs, donc assez proche du scenario d'un film d'Olivier Marchal, mais marinéE dans le contexte de la Grande-Bretagne des années 80. Un polar convaincant.
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