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Critique de marina53


Village d'Oluta, 1511. Malinalli, la fille de l'ancien cacique d'Oluta, ainsi que sa grand-mère et d'autres femmes se cachent, une fois encore, dans les arbres pour échapper aux mexicas de l'empereur Moctezuma qui, cette fois encore, viennent capturer des hommes et des femmes pour leurs sacrifices. Une fois partis, la jeune femme ne peut s'empêcher de montrer sa colère face à l'inaction du vieux Mixtle, le nouveau cacique, certaine que son père n'aurait pas permis de faire autant de prisonniers et se serait sûrement battu. Avant qu'il ne meure, il a appris à sa fille la langue de ces hommes, le náhuatl, afin qu'elle soit capable, plus tard, de défendre son peuple. Heureusement, elle peut compter aujourd'hui sur la bienveillance et l'amour de sa grand-mère qui lui a appris la médecine des plantes. Mais lorsque celle-ci décède et que, peu après, Malinalli est kidnappée à son tour et vendue par de simples marchands d'esclaves oeuvrant pour les Mayas, elle n'a malheureusement d'autre choix que de travailler au champ parmi d'autres femmes, malgré son statut de fille du cacique. le pire est qu'elle apprend qu'elle a été vendue par sa propre famille...

Celle qui parle n'est autre que le personnage de la Malinche dont Alicia Jaraba s'est inspirée pour nous dépeindre, sur plus de 210 pages, sa vie passionnante mais ô combien controversée de l'histoire du Mexique. Fille du cacique, puis esclave, elle deviendra l'interprète de Hernan Cortès (dont elle aurait eu un fils illégitime) et sera considérée comme une traîtresse, parfois reniée par les siens. Tout cela n'est à prendre qu'au conditionnel tant moult incertitudes planent autour de cette héroïne si mystérieuse. Aussi, ce roman graphique se veut à la fois historique et fictionnel mais n'en demeure pas moins passionnant. L'auteure a su également dépeindre une femme au destin singulier qui, dans un monde essentiellement peuplé d'hommes, aura su trouver sa place et faire entendre sa voix. D'ailleurs, la voix, la parole est l'un des thèmes centraux de cet album, avec aussi la condition de la femme, la cohabitation ou encore la religion. Graphiquement, le trait est doux, la palette de couleurs judicieusement variée pour transmette les émotions.
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