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Critique de belette2911


— Mesdames, mesdemoiselles, messieurs, j'ai le grand plaisir honorifique de présenter à vous ce soir, n'est-ce pas, tout à fait exceptionnellement dans le plus simple appareil, une beauté qu'on vient d'arracher, à on ne sait pas à quoi d'ailleurs !

De vous présenter le Sar Rabindranath Duval, qui est le descendant authentique des grands Sars, des grands visionnaires de l'Inde, n'est-ce pas ! Votre sérénité…

Ben non, raté, le Sa'ar dont il est question dans cet album n'est pas celui du sketch cultissime, drôlissime de Pierre Dac et Francis Blanche (1).

Le procédé narratif de commencer à l'envers n'est pas nouveau dans cette saga et il a l'avantage de créer de la surprise pour le lecteur qui ne s'y attend pas du tout. Boum, dès les premières pages j'étais déjà alpaguée, surprise et complètement dans mon récit.

Sa'ar va donc nous conter son histoire, depuis son enfance dans une mangrove vivant en paix, à sa mise en esclavage, à sa fuite, à son apprentissage avant de commencer son ascension fulgurante dans l'entreprise du crime organisé.

"L'esclave qui défia un empire" pourrait être le résumé de cet excellent album, qui, avec un scénario connu mais bien narré, va nous montrer comment on peut devenir Calife à la place du Calife dans la cité du crime.

Sa'ar, c'est un Napoléon du crime qu'il va devenir et malgré toutes ses exactions, malgré le sang sur ses mains, et bien, il va être difficile de le trouver salopard. Jusqu'au bout, il a conservé ma sympathie.

Cet innocent gobelin, suite à un événement tragique dont il n'est que la victime, ainsi que tout son village, est arrivé à trouver la force en lui de s'en sortir et tout le sel de l'album sera dans sa manière de passer du côté méga supra obscur de la Force.

Les dessins sont, une fois de plus, au top et j'ai longuement hésité entre les approfondir ou continuer ma lecture afin d'éviter une cassure dans le rythme. J'ai tranché : je lirais tout et puis je m'attarderai ensuite sur les dessins de ses bas-fonds où grouille une faune de coupes-jarrets, le tout régit par un Maître qui prélève sa dîme sur chaque transaction.

Les scènes de combat sont bien rendues, le rythme de l'album fait que nous ne nous ennuyons pas une seule seconde et la psychologie de notre gobelin n'est pas celle de comptoir. Une véritable intelligence et un sens de la stratégie se trouvent en lui, combiné à une bonne méthode pour manipuler les esprits plus lents et lourds.

La guerre des gangs version culs-verts… Scarface chez les Gobelins… Moriarty au pays, non pas de Candy, mais de celui des non repentis… Napoléon qui triomphe dans son Austerlitz de la cité du crime grâce à une stratégie impériale.

Anybref, une fois de plus je ne verrai plus les Gobelins ou les Orcs à la manière de ceux du Seigneur des Anneaux ou de Bilbot car ici, la plupart possèdent un cerveau et savent s'en servir. Et ceux qui n'en avait pas, c'est simple, ils ont fini en nourriture pour les poissons ou pour les rats.

Sa'ar, un Gobelin qui fut esclave, puis évadé, puis bras armé d'un autre et qui défia ensuite l'Empire du Maître, même si l'Empire contre-attaqua…

Une belle histoire de brigands sans foi ni loi, hormis celle de la Cité, une bédé sombre, noire, remplie de trafiquants en tout genre, de voleurs, de coupe-jarrets et autres magouilleurs, comptables et gens d'armes (gardes-ruelles).

— Et il surveille également de très près son alimentation… Quelle est votre alimentation ? Qu'est-ce que vous prenez pour votre dîner ?
— Uniquement de la cuisine à l'huile.
— La cuisine des Sars ?
— La cuisine des Sars, oui !
— Oui, mais pourquoi?
— Parce que les Sars dînent à l'huile ! (1)

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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