Citations sur Le club des veuves qui aimaient la littérature érotique (21)
Bien sûr que Resham va répandre des rumeurs sur la fille et prétendre qu'elle n'était pas assez bien pour son précieux garçon, reprit Sheena. C'est une mère indienne à l'ancienne, totalement dingue de ses fils. Quand son cadet s'est marié, elle a dormi dans leur lit un mois durant, entre sa femme et lui, pour les empêcher d'avoir des relations.
Dans les contes indiens traditionnels, les enfants désobéissants sont la première cause des problèmes cardiaques, des grosseurs cancéreuses, des pertes de cheveux et autres maux qui affligent leurs pauvres parents.
J'ai mis une annonce pour elle sur le tableau des mariages. (…)
- J'aime bien l'annonce qui mentionne le groupe sanguin du type, dit Nikki. Parmi les devoirs d'une bonne épouse figure probablement le don de rein.
Quand je suis au lit le soir et que j'ai du mal à dormir, ce sont des histoires d'amour que je me raconte, déclara Manjeet. C'est mieux que de compter les moutons ou de prendre un cachet. Ça m'aide à me détendre.
Ma mère prédisait toujours des choses horribles aux filles qui vivent seules. L'inanition figurait en bonne place après le viol et l'assassinat.
Tu n'étais pas comme moi, mal mariée, dans la précipitation, à un homme qui faisait trente centimètres de moins que toi seulement parce que deux familles tentaient désespérément de sauver la valeur d'une terre desséchée.
Ton père se sentait si petit à côté de moi que son membre était tout le temps mou, et le jour où j'ai osé me plaindre du fait qu'on ne faisait jamais l'amour, il m'a menacé de me mettre dehors.
Ma bien-aimée. Ton corps est une galaxie toute entière. Tes grains de beauté et tes fossettes, une cascade d’etoiles. Je ne suis qu’un nomade du désert, un bédouin las, aux lèvres desséchées, en quête d’un rafraîchissement.
Les filles de votre génération ont plus de chance. Au moins, vous connaissez la personne avant de l’epouser. Vous pouvez distinguer les cretins des cretins finis.
C'est où, Southall ?
La question la surprit. Depuis qu'elles étaient amies, elle avait forcément parlé de Southall à Olive. Mais après tout, elles s'étaient connues dans le secondaire, des années après que les parents de Nikki eurent estimé que ces incursions d'une journée au Pendjab créaient trop de problèmes. Au moins, Olive n'avait pas eu à l'entendre se plaindre de ces samedis entiers gâchés à chercher de la coriandre en poudre d'excellente qualité et des graines de moutarde.
Nikki s'arrêta et regarda autour d'elle. Il n'y avait que des femmes, la tête couverte - des femmes courant derrière leurs bambins, des femmes qui se regardaient de travers, des femmes voûtées appuyées sur des déambulateurs. Chacune avait une histoire. Elle s'imaginait parler à une pièce pleine de femmes pendjabies. Ses sens étaient maintenant submergés par la couleur des kameez, les froufrous du tissu et les crayons qui tapotent, l'odeur de parfum et de curcuma mêlés. Et son but se révéla dans toute sa clarté. "Certaines personnes ne connaissent même pas l'existence de cet endroit, dirait-elle. Il faut que ça change." L'oeil ardent, avec acharnement, elles écriraient leurs histoires pour que le monde entier les lise.
Les veuves ne sont pas censées se remarier, rappelez-vous, encore moins "fréquenter".