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Critique de Brooklyn_by_the_sea


"Pardonnez nos enfances, comme nous pardonnons à ceux qui nous ont enfantés" chantait Daniel Darc*.
D'enfance et de parents, il est beaucoup question dans ce court récit. Régis Jauffret raconte comment, un soir de 2018, il reconnaît son père à la télévision, dans un documentaire sur la police de Vichy. Sur les images d'archives, son père vient d'être arrêté et emmené par la Gestapo. Stupeur. Et incompréhension, car jamais cet épisode n'a été évoqué au sein de la famille.
Jauffret raconte alors son père ; du moins, des bribes de père (une "dentelle de papa" écrit-il), car celui-ci, atteint de surdité puis de dépression, n'était qu'une présence abstraite dans la vie de l'auteur. Ce faisant, ce dernier cherche également à résoudre le mystère de cette vidéo, et imagine à cette occasion toutes sortes de scenarii pour y parvenir. Il imagine alors un autre homme, un autre père, qu'il oppose à tous les sentiments éprouvés à l'égard de son géniteur tout au long de son existence.
C'est donc un drôle de récit, à la fois dur, émouvant, autobiographique, fictif, et violemment cru. J'ai bien aimé les réflexions sur l'enfance qui l'émaillent. J'ai aussi été touchée par cette quête du père, cette recherche de la vérité, ce besoin de pardon. Et aussi par cette volonté d'être heureux malgré tout : "un de ces souvenirs de bonheur qui vous donnent raison de n'être jamais entré chez un armurier pour acheter de quoi vous tirer une balle dans la tête".
Une étrange affaire, donc.

* d'après le titre d'un livre de Muriel Rigal
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