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Critique de som


« Sévère » relate de façon romancée (Jauffret le précise dans son préambule, histoire d'éviter tout procès) l'affaire Edouard Stern. Ce dernier, jeune et brillant banquier d'affaires, est retrouvé, en 2005, revêtu d'une combinaison en latex après avoir été assassiné dans son appartement genevois. Tous les ingrédients d'un fait divers croustillant se trouvent réunis : argent, pouvoir, famille influente liée au pouvoir politique, sexe, sadomasochisme, paranoïa… n'en jetez plus
Le récit s'ouvre sur la cavale de sa maîtresse-meurtrière et se poursuit par la reconstruction de leur relation particulièrement toxique. Pourtant, ici, comprendre pourquoi et comment importe peu. On ne saura pas vraiment si l'héroïne est une victime, un bourreau ou tout bonnement une simple idiote. L'auteur ne juge pas. Volontairement, il ne prend pas position pour mieux laisser la porte ouverte à l'ambiguïté. L'intérêt réside surtout dans le ton cynique, le style direct, sans fioritures, percutant comme la balle de revolver logée dans le crâne de Stern. Pourtant cette logorrhée laisse un goût d'inachevé. Là où « Claustria » avait réussi, avec un sujet encore plus glauque, à provoquer de véritables sentiments de suffocation et d'enfermement et forcer à une réflexion de fond, « Sévère » nous laisse sur une impression de vacuité.
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