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Critique de nathavh


Ce sont douze histoires célébrant le livre, la lecture, le pouvoir des mots que nous propose Jean Jauniaux dans son dernier recueil de nouvelles "L"ivresse des livres" que l'on pourrait traduire par l'ivresse délivre, on parle bien entendu de l'ivresse littéraire.

On y rencontre deux amoureux des mots dans une librairie lisant à voix haute des passages de classiques oubliés. J'aime cela l'oralité de la lecture, entendre la puissance des mots, leur musicalité pour être emporté au plus profond des textes.

"Que justice soit faite" nous démontre que sans la lecture nous perdons la capacité de créer, de nous réfugier dans l'imaginaire, on prend conscience de l'importance pour un enfant, un ado de lire très tôt pour pouvoir se projeter dans le monde. La lecture une façon de se reconstruire, à prescrire de gré ou de force ?

J'ai beaucoup aimé "Nagra" bien que cette nouvelle me fasse peur, je ne peux imaginer une seule seconde de ne plus pouvoir lire pour cause de cécité, ce serait je pense pour moi la pire des choses.

"Peine perdue" ou le pouvoir de l'évasion par les mots, en prison l'importance pour notre protagoniste d'une heure de lecture. Pas n'importe quelle lecture, celle d'un auteur important pour notre pays, "Albert Ayguesparse" et "Simon la bonté".

Ce pouvoir des mots est aussi mis en avant dans "Medina".

"Un jour viendra" m'a également beaucoup touchée, lorsque dans les tranchées un soldat écrit à son ancienne enseignante et se souvient d'un texte magnifique pacifique de Victor Hugo. Magnifique.

Jean Jauniaux imagine également à plusieurs reprises un monde où le livre a disparu, les libraires sont amenés à disparaître suite à un régime totalitaire, sans mots, plus de liberté mais pour survivre au péril de sa vie un homme va petit à petit recréer un livre, l'objet bani indispensable en substituant des feuillets du précieux objet voué à la destruction.

Le livre ne serait-il pas aussi un remède pour notre mémoire, une manière de rester en éveil, de conserver la plasticité de notre cerveau, de le stimuler ? le livre nous apporte bonheur, imaginaire, empathie et compréhension de l'autre. C'est le sujet de "Aloïs" que j'ai beaucoup aimé.

L'auteur s'amuse et se promène dans le recueil sous son prénom ou de son double Edmond Morrel, pseudo qu'il utilise pour nous parler dans la vraie vie de littérature. Il y laisse un peu de lui même, parfois nostalgique, triste ou en apportant des touches d'humour. Il nous fait passer par de belles émotions lorsqu'il nous parle de son père et de son enfance.

Un très bon recueil qui suscite vraiment de belles réflexions sur le monde du livre.

Ma note : 9/10
Lien : https://nathavh49.blogspot.c..
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