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Critique de YvPol


Cinq nouvelles ayant rapport avec l'écriture, la lecture, les mots :

La romancière, ou comment, involontairement et tout en n'ayant rien écrit, une jeune femme devient "écrivain", reconnue par ses pairs et par le public, jusqu'à la parution de son premier livre, un best-seller, intitulé Neige, couvert de pages blanches.

Bleu noir ou la leçon d'écriture : un jeune homme voulant devenir écrivain, mais étant trop paresseux pour commencer son "oeuvre" trouve un jour le livre d'un auteur inconnu et décide de l'envoyer, sous son nom, à l'éditeur l'ayant publié 20 ans auparavant.

Marianne ou le nom des rues : comment une jeune maire voulant donner des noms aux rues de son village se retrouve au centre des querelles des conseillers municipaux.

Le mardi de Barbara : Barbara est une jeune prof en lycée professionnel, très investie politiquement et animatrice d'un atelier d'écriture. Se déplaçant auparavant à bicyclette, elle décide d'acheter une automobile l'obligeant à des sacrifices financiers.

Les nouvelles du jour : le narrateur nous dévoile une de ses journées-types au fil de ses lectures de la presse et particulièrement des faits divers.

Je dois bien avouer que je ne connaissais pas du tout Raymond Jean, auteur né en 1925 et récompensé par le premier Goncourt de la nouvelle en 1983. Il a tout de même une quarantaine de livres à son actif, les derniers étant édités chez Actes Sud.

J'ai donc découvert son écriture, classique, mettant en scène des jeunes gens bien dans leur époque. Epoque pas très différente de l'actuelle finalement, en dix années, à part l'absence de portables et d'Internet, peu de choses ont changé : nous sommes confrontés au chômage, à la vie dans les banlieues, aux fins de mois difficiles. Les journaux parlent des faits divers sanglants aux Etats-Unis, des faits de pédophilie au sein de l'église, ...

Très agréables à lire, construites comme des tranches de vie et non pas comme des nouvelles "à chute", ces histoires sont souriantes, pas franchement drôles, mais plaisantes. Raymond Jean montre une ironie certaine et une vraie connaissance, à la fois du monde littéraire et du monde médiatico-littéraire. Il est très réaliste quant à la notoriété -variable et de courte durée- que peut apporter l'écriture et se plait à se moquer de lui-même. Enfin, c'est comme cela que je l'ai compris et j'ai notamment vu une sorte d'autoportrait dans la nouvelle Bleu noir ou la leçon d'écriture, dans l'écrivain peu connu du grand public qui se refuse à croire que 20 ans après son roman puisse être refusé par son éditeur, mais qui tiendra sa revanche.


Lien : http://lyvres.over-blog.com
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