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Critique de Stella54


Merci aux éditions Seuil d'avoir mis en valeur de si beaux récits "voix autochtones" : Tiohtiá:ke en fait partie.
Michel Jean est un auteur innu issu de la communauté Mashteuiatsh au Québec, il nous livre ici un récit humaniste plein de poésie. Il rend hommage aux invisibles de la société canadienne, ou plutôt ceux qu'on invisibilise. En effet, l'écrivain raconte les destins brisés des descendants des natifs canadiens qui subissent le colonialisme encore actif, le racisme, mais aussi les traumatismes de leurs ascendants qui ont connu la déportation dans des réserves et l'enlèvement vers des pensionnats cruels.
Dans ce roman nous suivons le parcours d'Elie, jeune innu de la Côte-Nord, qui a tué son père alcoolique et a été banni par sa communauté et emprisonné par les autorités. Il fait 10 ans de prison et lorsqu'il en sort, il se dirige vers Montréal. Il rencontre alors de nombreux SDF natifs, aux destins fracassés pour diverses raisons, souffrant de problématiques lourdes, mais ayant eu la force de conserver une part de leur humanité. C'est au sein de cette petite communauté de fortune, installée dans un square, qu'il trouvera son salut.
Michel Jean porte au travers de ce livre ce devoir de mémoire et de réparation, un bon moyen de faire justice à ces peuples natifs tellement malmenés, mais avec une force de résilience exceptionnelle. Une écriture simple, immersive et pleine d'espoir, l'auteur offre à ses personnages de belles évolutions personnelles et psychologiques.
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