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Critique de Exuline


Dinah Jefferies nous plonge à travers ce roman dans les champs de théiers sur l'île de Ceylan durant l'époque coloniale. Cette auteure a une écriture qui m'a particulièrement envoûté car elle a réussi non seulement à me transporter au delà des mers et des années, mais surtout, j'ai entendu, j'ai senti, j'ai découvert des paysages extraordinaires, des couleurs vives, des instants de quiétudes, ce fut des moments d'intimité livresque, d'intimité entre les lignes, les mots, les caractères et moi. Une magnifique découverte. Les descriptions des lieux et des paysages nous permettent d'entrer dans un merveilleux tableau. Pendant le confinement, j'avais envie d'évasion, le livre a tenu ses promesses.

La mariée de Ceylan est Gwendolyn. A la différence de nombreuses romances historiques, Gwendolyn n'arrive pas dans un pays inconnu pour épouser un inconnu. Non, Gwendolyn a épousé Laurence en Angleterre, elle l'aime, il l'aime et ils ont toutes les chances de passer de très belles années ensemble. Laurence possède une plantation à Ceylan et c'est pour cette raison que sa nouvelle femme part le retrouver. C'est classique, mais finalement Dinah Jefferies a réussi de façon brillante à dépoussiérer cette partie de l'histoire que nous avons l'habitude de voir. La force de ce récit, ce sont des personnages entiers avec leur force et leur failles, des personnages non pas héroïques mais terriblement vrais, des personnages qui doutent, qui veulent faire le bien, qui font de leur mieux, qui vivent et survivent tout simplement.

Mais pas seulement, le récit est également porté par des personnages secondaires, tout aussi intéressants, tous aussi importants que Gwendolyn et Laurence qui vont d'ailleurs participer à ce qu'est réellement ce couple que tout le monde envie.
Nous retrouvons tout d'abord Fran, la cousine de Gwendolyn, cette jeune femme contemporaine qui se joue des convenances, et est éprise de liberté (artistique, sexuelle, ...). Ce personnage, rend Gwen beaucoup moins sage, plus vivante, qui est capable de se lâcher. Beaucoup de complicité lie les deux cousines, leurs échanges sont drôles et intelligents et plutôt avant-gardiste pour l'époque des années 20.
Ensuite nous découvrons Savi, un métisse peintre qui va avoir une place importante dans la vie de Gwen. Ce personnage, je l'ai affectionné dès le début, et je n'ai jamais douté de lui (et c'est sans doute à cause de cela que ce roman n'est pas un coup de coeur), il sera présent tout au long de la vie de ce couple, comme une ombre de malheur ou de bienveillance, je vous laisse vous faire votre propre opinion. Je ne vais pas entrer plus en détails que ne le fait déjà le synopsis car ça serait dévoilé beaucoup trop d'intrigues et de rebondissements que je n'aurai pas aimé me priver.
Je ne peux pas passer à côté de Verity, la soeur de Laurence, la peste, le personnage que l'on adore haïr, celui auquel on ne peut pas donner d'âge. Oui Verity, pourrait aussi bien être la belle mère acariâtre, comme la petite peste de Nellie Oleson de la petite maison dans la prairie. Ce personnage met du relief dans la vie insipide de Laurence, et permet de lui donner du coffre. Ce personnage parfaitement dosé donne du relief à l'histoire et devient finalement essentiel.

En plus de personnages qui ont tous un rôle un jouer, des descriptions magnifiques des paysages, Dinbnah Jefferies ajoutent de nombreux twists dans l'histoire faisant de ce roman un véritable page turner, que je n'avais pas trouvé dans de précédents romans de ce genre. Mais n'y en a-t-il pas finalement un peu trop ? Possible. Et malheureusement pour moi, j'avais deviné beaucoup de choses avant la fin du récit, mais ce n'est au final pas gênant.

En plus de cette romance, de ces rebondissements, la partie historique de Ceylan est abordée. L'histoire des cinghalais et des tamouls ; le début de la colonisation britannique ; les droits passés et les nouveaux et les premières émeutes : prémisse de la libération de l'Inde.

Je ne peux pas finir d'écrire cette chronique sans parler de l'amour inconditionnel que peut être celui d'une mère. Gwendolyn est la mère qui aime sans réserve, qui aime au delà de ce qui est possible d'aimer. Cet amour charnel et filial qui est décrit avec des mots simples et vrais par l'auteure qui met en valeur la femme dans toute sa simplicité.
Lien : http://exulire.blogspot.com/..
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