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Critique de elo_roses_books


Je me suis lancée dans cette lecture connaissant ses problématiques, je l'ai donc abordé avec du recul.

Je mentirais si je disais que ce roman n'est pas touchant. L'autrice a un talent fou pour la narration et nous plonger dans son histoire, nous rendre addict au monde d'Hollywood et nous faire croire que tout est réel.

Mais sous ces traits glamours, le roman reste de la poudre aux yeux, il faut juste creuser un peu.

Dès le début j'ai été mal à l'aise avec l'hypersexualisation d'Evelyn. Son personnage n'est mis en avant que par sa poitrine. Ce qui ne m'aurait pas dérangé avec un peu de balance quand Evelyn sort de la case « objet hollywoodien ». Mais ça n'a pas été le cas.

L'idée de l'interview était un excellent moyen de prendre position et de dénoncer les traumatismes que va vivre Evelyn (violences conjugales, biphobie, manipulation de la part de Celia, sa grand amour…). Mais dès le premier échange avec Monique on comprend que son personnage restera passif et n'apportera que très peu de nuances.

Le plus gros problème du récit reste la mauvaise représentation de la communauté latine.

Evelyn fait tout pour gommer ses origines et à aucun moment on traite l'impact qu'a sur elle de renier cette part d'elle-même. Les quelques références sont mélangées entre plusieurs cultures ou pays latines, comme si elles étaient interchangeables. Ses racines reposent sur les stéréotypes d'un père alcoolique et d'une mère prostitué et deux de plats de cuisine cités sur 400 pages.

On notera aussi que le personnage de Monique, dont la présence est censée être le mystère du récit, est très peu développé ; en dehors de placer trois lignes sur son divorce et d'insister maladroitement sur ses origines biraciales. Ce dernier élément n'apporte rien à l'intrigue mais sert juste de pion scénaristique pour la révélation finale.

[SPOILER : Monique est finalement relié au seul autre personnage noir du roman qu'Evelyn à fait accuser d'un accident de voiture à la place son meilleur ami. le père de Monique qui est mort sur le coup. Quelle coïncidence la couleur de peau sert de connecteur logique ! [FIN DU SPOILER]

On enchaine les drames jusqu'à la fin car évidement les personnages Lgbtqia+ doivent tous souffrir (un schéma cliché et récurent en littérature).

Cette histoire est marquante. J'ai été émue aux larmes mais j'ai aussi été en colère. Un récit bouleversant certes mais qui est le parfait exemple de ce qu'il ne faut pas faire si l'on souhaite écrire sur des minorités.
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