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Critique de horline


La nuit de Walenhammes a des airs de jeu de piste avec un cadre _ une ville du Nord déliquescente ravagée par la désindustrialisation, les germes d'une intrigue _ une succession de violences étranges en présence d'une "mafia", et un personnage témoin _ un journaliste en situation précaire qui se met en tête d'écrire des articles sur cette ville qui sombre.
Ce n'est qu'une simple illusion. Au lieu d'opérer un dénouement, Alexis Jenni, par la trouble densité de son propos compose un roman qui piège les désastres du libéralisme économique. La fiction est traversée par une longue réflexion sur ce capitalisme qui adopte dans le livre la forme d'une sauvagerie libérale qui manipule, trompe, rejette et parfois tue. Avec l'idée désenchantée d'une réalité impitoyable à laquelle il est impossible d'échapper en raison de l'impuissance voire de la connivence des pouvoirs publics et du consentement aveugle de ses victimes, une population dépouillée.
Ce n'est donc pas un roman classique, l'auteur s'attachant par l'intermédiaire de Charles le journaliste à décortiquer "la machine sociale, l'arrangement qui créé la pauvreté ; […] à Walenhammes on la voit à l'air libre".
Malheureusement les intentions de l'auteur ne suffisent pas à véritablement conquérir le lecteur. Etape improbable entre roman social et drame burlesque en lisière de la science-fiction, La nuit de Walenhammes est le genre de roman total qui veut tout dire tout expliquer, au risque de se répéter, au risque de s'enfermer dans le dogmatisme, au risque d'écraser la fiction.
Et au final on ne sait pas trop quoi dire de cette oeuvre. C'est bien dommage au regard des qualités évidentes de l'auteur.
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