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Critique de montmartin


Oscar est mort étranglé par les cordes d'une balançoire, il avait dix-sept ans. Les cordes étaient enroulées autour de son cou, et l'étranglaient doucement. Léo n'a pas bougé, il a regardé. C'est long, de mourir étranglé. Il l'a laissé mourir, il aurait pu le sauver, il ne l'a pas fait. Ensuite, Léo a paniqué, il l'a saisi par les jambes, l'a traîné jusqu'à la plage, mis dans un trou, a jeté du sable dessus, le trou n'a plus été que du sable.
« Oscar est mort à cause de moi qui n'ai pas bougé, et je n'ai pas bougé, car à cet instant je ne pouvais pas, je préférais mourir, comme lui, et nous nous sommes regardés mourir l'un l'autre, pendant que les autres dansaient. »

Un roman court et saisissant, Victor Jestin nous plonge dans le quotidien d'un camping écrasé par la chaleur estivale. L'aquagym, la plage, les filles, les serviettes de couleur qui pendent sur un fil devant le bungalow, la piscine, les soirées à thèmes, le karaoké. Les amitiés qui se font et se défont autour des allées. La sueur qui fait coller le T-shirt a la peau.

Et dans ce camping il y a Léo, le narrateur, un adolescent mal dans sa peau, mal dans ses désirs naissants, apaisé seulement par la musique
« Quand tu parles de musique, tes yeux changent, on a l'impression que tout va mieux. »

Nous suivons Léo pendant vingt-quatre heures, à traîner son ennui, sa tristesse dans les allées du camping, rongé par sa culpabilité.

Une étude de moeurs et un regard sociétal sur les adolescents d'aujourd'hui, sur leurs états d'âme, leurs souffrances, leur incapacité à trouver leur place. Victor Jestin nous décrit avec une justesse impitoyable le mal-être de Léo, une errance où la sensualité naissante est dévoyée par les images de sexe sans amour visionné sur internet. Une atmosphère étouffante.


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