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Critique de batlamb


Tantôt clown mystique, tantôt gourou lunatique, Alejandro Jodorowski nous convie en son cirque. Les numéros sont dédiés à ses fils comédiens, à son père pompier, et peut-être à son saint esprit si son amour-propre va jusque-là.

Les personnages et les rebondissements ne s'avèrent pas toujours très crédibles, mais qu'importe, Jodo n'a jamais été porté sur les compos narratives immaculées. Il préfère débrider son imagination, qui pioche un peu partout comme dans un jeu de tarot chaotique.

Dans le premier conte, tendre et cruel, le héros se fait ainsi non seulement pompier pyromane, mais aussi mage élémentaliste de conte de fée (tant qu'à faire), rejouant l'émancipation du jeune Jodorowsky attiré par un autre destin que celui promis par sa famille dans son Chili natal.

La seconde histoire, « Loïe du ciel », mélange habilement visions enchanteresses et macabres, en des tableaux que je verrais bien dessinés par Moebius.

La troisième est une variation sur le « Rapport pour une académie » de Kafka, où le singe anthropomorphe de l'auteur tchèque se réincarne ici sous les traits… d'une mouche, tragiquement poussée à nier sa nature en cherchant à ressembler à l'homme, ce bipède inepte qui ne sait pas voler de ses propres ailes.

Le recueil se clôt par une série de micro-nouvelles à la Jacques Sternberg, profusion inégale (mais savoureuse) d'idées et d'humour noir, sans qu'il en résulte d'idées noires, juste un regard décalé sur la vie, un petit pas de danse sur la piste pour conclure la représentation.
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