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Critique de saigneurdeguerre


Le bel éphèbe Aldosi, se rend en secret, sans que son amant le pape le sache, chez une sorcière pour qu'elle lui concocte un filtre d'amour destiné au pape pour que celui-ci ne puisse plus jamais se passer de lui.

Le filtre est tellement puissant que le pape en est transfiguré…

Critique :

Et voilà, Jodorowky, une fois de plus, se laisse porter par ses fantasmes et finit par s'éloigner de l'histoire au point qu'on finit par se trouver dans un univers plus proche de la fantasy que de l'histoire avec un grand H, même sans dragons. le scénario est un ratage complet ! Jules II était un pape suffisamment intéressant en lui-même. Il était inutile de sombrer dans les délires, notamment homosexuels, du scénariste. La manière dont Jules II transforme ses gardes suisses qui, de mignons qu'ils étaient (dans les délires de Jodorowsky) se retrouvent en un temps record transformés en soldats disciplinés, est l'une des très nombreuses libertés scénaristiques que s'est accordée l'auteur. La prise de Bologne tient plus de la fantasy que de l'histoire. Non, Giovanni II Bentivoglio n'a pas été décapité par Jules II à l'aide d'un Christ habillement trafiqué (il est mort excommunié, prisonnier dans un sombre cachot du roi de France Louis XII) et non, ce n'était pas un tyran, genre brute épaisse, mais un homme extrêmement cultivé qui a profondément restauré et embelli Bologne. C'est par la perfidie de Jules II que Giovanni perdit la ville (l'excommunication était peut-être l'arme la plus redoutable à l'époque).
A la limite, j'aurais pu accepter pareil scénario dans une série genre « le Trône de Fer », mais dans une BD qui se présente comme historique, c'est désespérant car beaucoup vont prendre au premier degré ce récit et s'imagineront qu'il est l'expression de la réalité.

Pour autant, faut-il bannir ce livre des étagères de votre bibliothèque ? Ce serait injuste vis-à-vis de l'excellent travail graphique réalisé par le dessinateur Théo. Les visages sont tellement expressifs, les mouvements tellement bien dessinés qu'on croit voire les personnages bouger. Quant aux décors, ils sont le plus souvent somptueux. Florent Bossard a bien complété le travail par la mise en couleurs.

En résumé : si tu es un passionné d'histoire passe ton chemin car on pourrait bien t'entendre hurler de rage jusque sous les voutes de la Chapelle Sixtine ! Il n'y a rien pour toi dans ce récit !
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