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Critique de lecoindesmots


Il n'y a ni prénom, ni indice de temps dans ce court récit. Peut-être parce que l'auteur parle d'une douleur universelle, celle qui fait cauchemarder tous les parents : la perte d'un enfant.

Un jour, un père décide qu'il est temps d'apprendre à son enfant à pêcher dans le fleuve. Puis l'enfant disparaît, emporté par un poisson. Et le père perd pied. Alors qu'il se met à la recherche de son fils, il est peu à peu gagné par une folie aussi macabre qu'hallucinante.

Le rythme est saccadé, on lit ce roman comme on imagine que le père respire: en manquant quelques inspirations. En apnée, pour ne pas boire la tasse lorsque le fleuve nous emportera.

En suivant ce père à l'agonie, impossible de ne pas penser à la légende de la Llorona: l'âme d'une femme ayant perdu ses enfants et les cherche la nuit durant, le long d'un fleuve. Ce faisant, elle effraye ceux qui entendent son effroyable cri de douleur.

Si le récit commence comme une belle journée d'été, il tourne très rapidement vers un conte macabre qui danse avec la magie noire lorsque le père pactise avec la Cuja, sorcière ayant accès au royaume des morts.

Vous ressortirez de ces 140 pages à la fois secoué et hors d'haleine, avec des références littéraires et folkloriques plein la tête.

« Apprendre à se noyer », c'est lire l'amour parental absolu, la douleur indicible et le besoin viscéral de défier la mort. Coûte que coûte.
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