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Critique de Gehenne


Ce troisième épisode de la saga Walt Longmire tranche avec le reste de la série : exit le Wyoming, bonjour Philadelphie. Cette incursion du duo emblématique -le shérif du petit comté d'Absaroka et le Cheyenne des monts Big Horn- dans un milieu urbain dont ils doivent décrypter les singularités et les chausse-trapes, s'avère pourtant une pleine et jubilatoire réussite.
Au départ, un double projet les pousse à ce voyage de 3000 kms : assister à une exposition de photos d'Indiens traditionnels qu'a collationnées Henry Standing Bear pour l'Academy of the Fine Arts et en profiter pour rendre visite à Cady la fille chérie du shérif, devenue avocate dans un cabinet de renom de la cité de William Penn. D'autant que la "juriste la plus brillante de notre époque" (dixit son père) a entamé une relation semble-t-il sérieuse avec un collègue avocat, ce qui n'est pas vraiment du goût de Longmire, qui doit être présenté au jeune homme.
Cette virée prometteuse tourne rapidement au cauchemar puisque dès leur arrivée, ils apprennent que Cady vient d'être agressée par son petit ami et se trouve dans le coma.
Dès lors, outre les passages répétés à l'hôpital pour guetter les moindres signes d'amélioration de sa fille, c'est une enquête officieuse que Walt va mener pour faire la lumière sur un évènement moins simple qu'il n'y paraît, d'autant qu'on retrouve bientôt l'agresseur sans vie en contrebas d'un pont. Suicide ou meurtre ?
Ainsi, Craig Johnson est passé sans coup férir du polar rural au roman noir urbain avec un sens aigu de la mise en scène et un art consommé des rebondissements. le soin apporté à la description de la ville de Philadelphie, la minutie des scènes d'action et la qualité des dialogues participent au plaisir pris à cette lecture captivante.
Comme il est de mise dans cette épopée du shérif du Wyoming, l'humour est constamment présent et met du baume sur les plaies multiples, physiques et morales, qu'accumulent le héros et la petite troupe de personnages attachants qui gravitent autour de lui. Une petite famille que l'écrivain dépeint avec le talent affirmé d'un portraitiste inspiré. Une petite famille -Walt, Henry, Cady, Vic et les autres- qui nous est devenue chère, à nous, lecteurs conquis par cette série pétrie d'humanité. Car, comme Walt le narrateur l'affirme au terme de maintes péripéties dangereuses en diable, "mon objectif est de ramener ma fille, mon ami, mon adjointe et mon chien à la maison au Wyoming". La mission sera accomplie.

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